Introduction : Lyon

Le programme de première de la voie technologique en vigueur à partir de septembre 2019 propose, dans le cadre du thème consacré à la métropolisation, deux sujets d’étude au choix dont l’exemple lyonnais. L’objectif est ici de proposer des ressources utiles aux enseignants pour préparer leurs cours de première voie technologique, mais qui sont également mobilisables dans le cadre d’autres programmes scolaires, en première voie générale, en C.A.P., en troisième, ou encore au cycle 3 autour de la notion d’ « habiter » par exemple. L’atlas du dossier est une porte d’entrée dans les articles et il permet aussi de travailler les différents outils et langages de la géographie.

Les deux notions principales abordées par le dossier, métropolisation et périurbanisation s’articulent avec d’autres thématiques qui se répondent entre elles : étalement urbain, mobilités à toutes les échelles spatiales et temporelles, défis environnementaux et demande sociale de nature en ville, verticalisation et prix du foncier, creusement des écarts de richesse et inégalités sociales (entre quartiers et entre communes de l’agglomération), gentrification… Chaque article s’intéresse à l’une de ces entrées ; tous éclairent soit la métropolisation, soit la périurbanisation, et dans certains cas les interactions entre les deux.

Ce dossier ouvre des possibilités de mise en œuvre dans les classes transposables sur d’autres villes françaises ou européennes ou mondiales pour l’étude de la métropolisation et de la périurbanisation. Le travail d’Anne-Sophie Clémençon sur les paysages vus depuis le train entrant dans Lyon peut faire l’objet d’une réappropriation en classe autour de la lecture de paysage. Sa démarche est reproductible à pied, en transport en commun, dans d’autres types d’espaces (ruraux, périurbains…). Il invite même à aller plus loin et à imaginer des paysages sonores ou olfactifs. C’est une approche de l’habiter, à hauteur d’humain et par l’espace proche. La notion d’habiter peut aussi être amenée par une démarche prospective comme l’expose l’article sur le quartier Valmy, paru dans le dossier « Géographie de l'école, géographie à l'école ».

Le dossier permet de comprendre le jeu d’acteurs en géographie et les tensions, mais aussi les compromis, dont sont faites les politiques d’aménagement et de planification urbaine. Les effets sur l’espace des décisions politiques sont visibles dans l’article d’Antoine Lévêque sur l’exemple du transport à Vaulx-en-Velin. La question de la densification des périphéries urbaines, par exemple comme présentée dans l’article de Maryame Amarouche et d’Éric Charmes sur les « villages densifiés », démontre combien métropolisation et périurbanisation sont imbriquées. Elles ne sont pas pour autant opposées comme le prouve l’existence de polarités secondaire dans l’espace périurbain étudié par Catherine Didier Fèvre.

La métropolisation est avant tout un discours sur la ville, discours performatif puisqu’elle est aussi la réalisation de ce discours. Plusieurs articles se font l’écho de la manière dont les politiques, les aménageurs et les habitants reprennent à leur compte ce discours, par exemple l’article de Matthieu Adam sur le quartier Confluence, celui de Geoffrey Mollé sur la verticalité ou celui d’Amélie Deschamps sur la végétalisation participative. L’analyse du discours est une entrée possible pour aborder la dimension citoyenne de la géographie et exercer un regard critique sur la métropolisation. Le dossier montre aussi que les processus de gentrification et de métropolisation ne sont pas les seuls prismes pour comprendre les dynamiques urbaines, comme l'illustre l'exemple du quartier de la Guillotière étudié par un groupe d'étudiants de l'ENS de Lyon.

Dernière modification : février 2021.

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