Glossaire
Le vocabulaire de la géographie à travers plus de 1 600 entrées pour découvrir des mots, faire des liens, consolider ses connaissances, trouver des pistes bibliographiques... Ce glossaire est en perpétuelle amélioration depuis plus de 20 ans. Par ailleurs, plus de 1 200 entrées ont fait l'objet d'une relecture et d'une mise à jour systématiques entre 2020 et aujourd'hui (lettres D à Z).
Il existe 1653 termes dans le glossaire.
- Paysage
- Le paysage est l'étendue d'un pays s'offrant à l'observateur. Derrière cette définition qui peut paraître simpliste se cache une notion qui a donné lieu à une abondante bibliographie et à de multiples approches. En France, les géographes ont d'abord étudié le paysage de façon segmentée (paysages urbains, ruraux, industriels, etc.). Trois écoles en ont renouvelé l'approche dans un sens systémique et historique : celle de Toulouse représentée par Georges Bertrand ; celle de Paris (...)
- Géosystème, géosystème paysager
- Le géosystème est un système spatialisé dynamique formé d'un ensemble d'éléments (naturels et anthropiques) interconnectés qui sont en interrelations. Cette forme d'analyse spatiale développée par la science géographique russe a été introduite en France en 1972 par Nicolas Beroutchachvili et Georges Bertrand (Beroutchachvili et Bertrand, 1978). Le géosystème s'inspire de la notion d’écosystème, mais prend en compte la place et le rôle de l'homme.
Pour les géographes de (...) - Écotone
- Un écotone est un terme utilisé principalement en écologie et en écologie du paysage pour désigner une transition entre deux écosystèmes, comme la bande intertidale ou la lisière d'une forêt : c’est un entre-deux écologique. Sur une vue en plan, il prend le plus souvent la forme d'une bande d'inégale largeur. Les écotones sont souvent riches en biodiversité mais aussi fragiles en raison de leur dimension restreinte.
(JBB) juin 2018, dernière modification : juin 2025.(...) - Lieu
- Un lieu est une portion d’espace sujette à des appropriations singulières et à des mises en discours spécifiques.
Au sens strict, un lieu n'a pas d'étendue ou une étendue limitée : on le parcourt à pied et on peut l'embrasser du regard. Mais alors que le paysage mobilise principalement le regard, on fréquente, on parcourt un lieu, on y agit. Dans un sens plus large, tout est question d'échelle et la Terre peut être considérée comme un lieu, d'autant plus qu'il est possible de (...) - Nature
- Dans une perspective constructiviste, la nature est la représentation qu’une société donnée, située historiquement, se fait des composantes biophysiques de l’environnement. Cette catégorie de pensée est tout sauf objective : c’est un construit culturel dont le contenu varie d’un individu à l’autre, d’une société à l’autre, et dans le temps. La distinction entre nature et culture, entre ce qui fait partie du champ de l’humain et ce qui en est exclus, est également variable ( (...)
- Formation végétale
- Une formation végétale est une communauté de végétaux caractéristique d'un écosystème ou d'un biome. Ce terme, apparu dès 1838, sous la plume du naturaliste Alexander Von Humboldt (1769–1859), correspond à une démarche descriptive et paysagère, au contraire de celui d’association végétale, qui suppose une logique explicative (tel type de végétal se situant à proximité de tel autre du fait d’exigences écologiques similaires). L’étude des formations végétales s’est donc (...)
- Représentation
- Une représentation désigne une entité formelle – toujours spatiale et temporelle, matérielle et mentale, individuelle et collective – qui évoque une autre entité (appelée le référent) et favorise ainsi la cognition et l’action des individus. Toute représentation remplace quelque chose d’autre pour quelqu’un : la carte, l'image mentale, le député et la performance artistique peuvent respectivement constituer, à leur manière, une représentation d'un espace, d'un objet, d'une (...)
- Archéologie et géographie
- Comme toutes les sciences sociales, l’archéologie et la géographie étudient les sociétés humaines dans un espace et un temps. Les sols ou les accumulations sédimentaires, dans leur profondeur et dans leur modelé, sont par ailleurs un objet d’étude majeur dans ces deux disciplines. Des liens féconds existent donc entre elles, donnant lieu à des spécialités comme l’archéogéographie ou la géoarchéologie.
L’archéogéographie est une branche de la géographie et de (...) - Organisation de l'espace
- L'organisation de l'espace désigne l’agencement des objets observables par la géographie sur un espace donné : végétation, cultures, axes de transport, peuplement, activités, entre autres. Formulée ainsi, l'expression semble résumer le propos de la géographie toute entière : pour certains géographes, l’organisation de l’espace est « le sujet même de la géographie » (Brunet, 1992). L’étudier, c’est donc chercher à comprendre les principes organisateurs de cet espace, (...)
- Campagnes
- La campagne est d’abord un synonyme de champagne qui désigne un type de paysage agraire ouvert (campagne de Caen, Champagne crayeuse…). Par extension, le mot désigne aujourd’hui dans le langage courant l’ensemble des espaces ruraux. Géographes et historiens préfèrent le pluriel, « les campagnes » pour souligner leur diversité, tant actuelle que passée.
Si l’espace rural a une réalité statistique, la distinction entre le rural et l’urbain s’est progressivement atténuée (...) - Métropolisation
- La métropolisation désigne le processus de concentration de populations, d'activités, de valeur dans des villes de grande taille. Il peut se faire au détriment de villes de niveau hiérarchique inférieur et on assiste bien souvent au renforcement des niveaux supérieurs de la hiérarchie urbaine.
Les facteurs de la métropolisation sont divers : économies d'échelle et d'agglomération, avantages comparatifs, besoins d'accessibilité aux réseaux (aux échelles nationales et mondiales), etc. (...) - Carte sensible
- Une carte sensible est une image utilisant une partie des règles de la sémiologie graphique pour représenter une information relevant du sensible ou de l’émotionnel. Se plaçant plutôt du côté des méthodes dite qualitatives, la carte sensible prend acte des limites des outils traditionnels de représentation de l’espace pour refléter certains aspects du réel, notamment l’espace vécu par les acteurs (et en particulier les acteurs peu dotés en capital spatial et culturel).
Une carte (...) - Acteurs spatiaux, action spatiale
- Les acteurs sont, en géographie, l'ensemble des agents (individus, groupes de personnes, organisations) susceptibles d'avoir, directement ou indirectement, une action sur les territoires. Le féminin est actrice (une entreprise actrice d'un territoire). Les échelles de l'action vont de l'individu à l'État et aux structures transnationales, en passant par les entreprises, les collectivités locales, les associations, etc. Les acteurs ont leurs représentations mentales et patrimoniales, leurs (...)
- Habiter, habitant
- Comme concept, « habiter » a été exploré, notamment, par la philosophie d’Heidegger qui en a fait une activité primordiale, constitutive de l'être humain. Il désigne, aux yeux des géographes, le processus de construction des individus et des sociétés par l’espace et de l’espace par l’individu, dans un rapport d’interaction voire un rapport ontologique qui les relie : nous habitons l'espace et c'est pour cela qu'il nous habite.
Henri Lefebvre (1901—1991), annonçant un (...) - Environnement, environnements
- L'environnement traite de la combinaison des éléments naturels (le champ de forces physico-chimiques et biotiques) et socio-économiques qui constituent le cadre et les conditions de vie d'un individu, d'une population, d'une communauté à différentes échelles spatiales. Ce vieux mot français vient du verbe « environner », dans le sens d'« entourer », et évoque le contour, la totalité, les environs d'un lieu. Il a longtemps été employé en géographie comme synonyme de « milieu (...)
- Montagne
- Au sens premier, la montagne est la forme du relief caractérisée par une élévation importante, une déclivité des versants et une superficie étendue. Avec les plaines, les plateaux, les collines, etc., elle est l’une des formes du modelé de l’écorce terrestre. Sa disposition dans l’espace, l’orographie, est spécifiée en fonction de ses origines (orogénèse) et de ses caractéristiques géomorphologiques : massifs hercyniens, alpins, chaînes primaires, chaînes de plissements et tout (...)
- Densité
- D'une manière générale, la notion de densité désigne de manière qualitative ou quantitative l’intensité d’un phénomène. De manière pratique, c'est le rapport entre un indicateur statistique, un nombre d’« individus » (au sens statistique : nombre d'habitants, de médecins, de logements, d'unités de production, etc.) ou d'autres paramètres (tels que le déroulé linéaire d'un réseau autoroutier par exemple) et une surface. On peut mesurer ainsi la densité d’un réseau de (...)
- Covid 19
- Le covid 19 est une maladie virale respiratoire dont l’épidémie, commencée en 2019, a atteint le statut en pandémie début 2020. Son nom est l’acronyme de COronaVIrus Disease 2019. Comme dans beaucoup de noms issus de l’anglais, le genre est indéterminé et on peut aussi écrire « la covid 19 » (pour la maladie à coronavirus). Le féminin a d'ailleurs été adopté par les autorités françaises suite à une recommandation de l'Académie française (sans effet dans les autres pays (...)
- Guerre
- La guerre est une situation de conflit ouvert, armé et organisé entre des entités politiques constitués, c’est-à-dire légitimant l’usage de la violence et la mort de l’ennemi, et donnant lieu à des combats plus ou moins circonscrits. « La guerre est, sans conteste, écrivait Gaston Bouthoul, le plus violemment spectaculaire d’entre tous les phénomènes sociaux. » (Bouthoul, 1962). Cependant, on peut s’interroger : la guerre est-elle seulement la négation de la paix ?
De la (...) - Pouvoir
- Le pouvoir désigne en langue française la capacité à l'action, mais aussi la reconnaissance par autrui d'une autorité. En philosophie, le pouvoir se distingue de la puissance en ce que la puissance est une capacité à, une projection possible de l'action. Le pouvoir, lui, est une réalité impliquant un éventail d’actions immédiates mais limitée, tant de façon intrinsèque (ce qui est hors de pouvoir) que contingente (les limites fixées de l’extérieur à un mandat d’autorité, par (...)