Glossaire
Le vocabulaire de la géographie à travers plus de 1 600 entrées pour découvrir des mots, faire des liens, consolider ses connaissances, trouver des pistes bibliographiques... Ce glossaire est en perpétuelle amélioration depuis plus de 20 ans. Par ailleurs, plus de 1 200 entrées ont fait l'objet d'une relecture et d'une mise à jour systématiques entre 2020 et aujourd'hui (lettres D à Z).
Il existe 1650 termes dans le glossaire.
- Productivité
- La productivité est le rapport entre une production et des ressources mises en œuvre pour réaliser cette production : les facteurs de production. La production désigne les biens ou les services produits. Les facteurs de production désignent le travail, le capital technique (installations, machines, outillages...), les capitaux engagés, les consommations intermédiaires (matières premières, énergie, transport...), ainsi que des facteurs moins faciles à appréhender bien qu'extrêmement (...)
- Échanges (économiques, financiers, culturels)
- Un échange est, au sens premier, une action de réciprocité dans un transfert de biens ou de services. On parlera ainsi d’échanges culturels, politiques, mais aussi et surtout en géographie d’échanges économiques.
Le terme d’échange doit être distingué de celui de flux, du fait même de cette réciprocité. Un échange économique sera ainsi composé de deux flux : un flux matériel (le produit échangé) et, en contrepartie, un flux financier immatériel correspondant au paiement (...) - Secteurs de production ou secteurs économiques (primaire, secondaire, tertiaire)
- Définie par l'économiste et statisticien britannique Colin Clark dans son ouvrage Les Conditions du progrès économique en 1947, l'organisation de l'économie en trois grands secteurs (primaire, secondaire, tertiaire) a connu un large succès au point d'être largement intégrée au langage courant. Le secteur primaire regroupait l'agriculture, la pêche et les activités extractives, le secteur secondaire les activités de transformation et notamment l'ensemble de l'industrie, et le secteur (...)
- Territoire
- Au sens large, le territoire est une portion d'espace appropriée.
« Notion phare de la géographie » (Gonin, 2024), c'est l'un des mots les plus polysémiques de la discipline, d'autant qu'il est couramment utilisé dans le langage commun comme synonyme d'espace. Maryvonne Le Berre distingue trois éléments de définition qui remonte aux premiers usages du mot territoire à l'époque moderne : ce sont la domination (un pouvoir qui s'exerce sur elle), l'aire (dominée par ce contrôle (...) - Métropolisation
- La métropolisation désigne le processus de concentration de populations, d'activités, de valeur dans des villes de grande taille. Il peut se faire au détriment de villes de niveau hiérarchique inférieur et on assiste bien souvent au renforcement des niveaux supérieurs de la hiérarchie urbaine.
Les facteurs de la métropolisation sont divers : économies d'échelle et d'agglomération, avantages comparatifs, besoins d'accessibilité aux réseaux (aux échelles nationales et mondiales), etc. (...) - Région
- La région est une portion de l'espace terrestre d'échelle extrêmement variable, allant d'une partie de continent à une petite unité paysagère. Polysémique et imprécis, le terme relève du vocabulaire courant. Le terme vient du latin regio, direction en ligne droite, et par extension limites, frontières, et enfin portion délimitée par ces limites (CNRTL). L'échelle régionale est dans tous les cas une échelle intermédiaire (ou échelle « méso »), regroupant des échelons plus petits (...)
- Échelle
- Fréquemment utilisé en géographie, le terme « échelle » est polysémique. Parmi d’autres sens, il exprime aussi bien l’intensité d’un phénomène (échelle de Richter, échelle de Beaufort, etc.) que le rapport de réduction ou d’agrandissement d’un objet ou d’une représentation graphique (dessin, carte, photographie, etc.).
Au sens strictement cartographique, l'échelle désigne le rapport entre une distance réelle, mesurée dans l'espace terrestre et celle de sa (...) - Rendement
- Le rendement désigne la productivité de l’agriculture. Pendant des millénaires, il était exprimé sous la forme d’un rapport entre le nombre des grains semés et celui des grains récoltés. Aujourd’hui, on utilise plutôt (selon les types de production) le quintal (100 kilogrammes) ou la tonne par hectare (un carré de 100 mètres de côté). D’après les estimations de Mazoyer et Roudart (1997), les agricultures traditionnelles (de l’antiquité au début du XIXe siècle) dépassaient (...)
- Façade (littorale, maritime, océanique...)
- La métaphore de la façade désigne, d'une manière générale, les lieux tournés vers l'extérieur, et le terme s'emploie plus particulièrement pour les espaces littoraux. Mais elle peut aussi s'appliquer aux lieux « au contact », « de contact ». Le terme est alors un équivalent, plus imagé mais moins précis, d’interface. La plupart du temps, les dynamiques des façades sont largement empreintes de leurs fonctions frontalières.
Une façade, océanique ou maritime, est une bande (...) - Puissance
- La puissance est la capacité d’un acteur à imposer ses choix aux autres acteurs. Une puissance est « un État qui dans le monde se distingue non seulement par son poids territorial, démographique et économique mais aussi par les moyens dont il dispose pour s'assurer d'une influence durable sur toute la planète en termes économiques, culturels et diplomatiques » (Gérard Dorel).
Sur la différence entre puissance et pouvoir, voir → pouvoir.
On distingue traditionnellement la (...) - Agriculture familiale
- L'agriculture familiale est un système agraire reposant sur des exploitations de petite dimension travaillées chacune par une famille consommant une partie de sa production. Trois quarts des exploitations familiales dans le monde font moins d'un hectare (FAO, 2014b).
L'expression tend à remplacer d'autres termes équivalents sans être exactement synonymes : agriculture paysanne (pour insister sur la dimension sociétale majoritaire de ce système dans certaines régions du monde encore (...) - Interface
- Une interface est une bande de contact entre deux espaces de nature différente, engendrant des échanges entre ces deux espaces. Si elle est fréquemment représentée par une ligne, surtout aux échelles les plus vastes, l'interface est bien une bande plus ou moins large (de quelques dizaines à quelques centaines de kilomètres), de discontinuité mais aussi de contact ou de confrontation entre deux systèmes territoriaux distincts. L'interface suppose le passage : une frontière totalement fermée (...)
- Marge, marginalité, marginalisation
- Une marge est, au sens premier, un espace situé en périphérie de quelque chose. On parlera par exemple de la marge d’un texte, des marges d’un bois… L’étymologie du terme (en latin margo, bordure, puis dans le monde germanique marka, frontière) est donc la même que celle de marches. Une marge peut donc désigner une limite, une frontière, une bordure (en océanographie, la marge continentale). De même, l’expression « en marge de » signifie à l’écart, en périphérie (« se (...)
- Population, peuplement
- Population, peuplement de l'Union européenne | Population, peuplement de la Chine
L'étude géographique de la population n'est pas réductible à son approche démographique. Elle s'intéresse au peuplement (la répartition de la population) mais aussi aux dynamiques territoriales à l'œuvre : distribution des humains sur un territoire (trame de peuplement), ses modifications (migrations, concentrations, déprises, etc.).
En géographie, l’étude du peuplement d’un espace n'est (...) - Géopolitique
- La géopolitique est l'étude multiscalaire des conflits entre acteurs. Cette branche de la géographie ne se limite pas aux conflits armés et interétatiques : les luttes d'influence au sein des structures intercommunales ou les controverses autour d'un aménagement régional peuvent, par exemple, relever d'une étude géopolitique. La géopolitique n'est pas synonyme de géographie politique, puisque toute géographie du fait politique ne relève pas de l'étude des conflits entre acteurs. (...)
- Développement durable
- Le concept de développement durable (sustainable Development) a été introduit en 1987 par le rapport dit Brundtland (Our Common Future) qui en donne la définition suivante : « mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » (Clément, 2004). Il fut adopté lors du Sommet de la Terre (Conférence mondiale des Nations Unies sur l’environnement) de Rio en juin 1992, sur la base d'un double constat (...)
- Informalité
- L’informalité désigne des activités ou des pratiques qui s’exercent hors des règles. Il s'agit d'un terme générique forgé en référence au cadre réglementaire et institutionnel. Selon les cas, ce jeu transgressif peut être choisi ou bien contraint lorsque le droit en vigueur réduit certains à y avoir recours pour vivre, travailler, se loger, se déplacer. La spécificité de l’informalité est d’échapper, tout ou partiellement, aux archives, à la mesure et aux statistiques (...)
- Gouvernance
- Voir aussi : gouvernance territoriale
La gouvernance, de l’anglais governance, désigne les modalités par lesquelles un pouvoir administre un objet (une entreprise ou un territoire).
En géographie le terme a d’abord une dimension territoriale (la gouvernance regroupe alors les modalités d’administration d’un territoire par un pouvoir politique), et il est multiscalaire, de la gouvernance mondiale qui est celle des institutions internationales à la gouvernance locale qui relève (...) - Frontière, frontières
- 1) Au sens strict, la frontière est une limite fixée par traité entre deux États. En anglais, c'est le sens des mots border, borderline ou boundary line. La frontière comme ligne continue est historiquement récente et datée, elle a caractérisé l'apparition des États modernes, westphaliens. L'effort d'assignation de leurs limites a été rendu possible par le progrès des techniques de localisations géographiques et de cartographie. Auparavant, en l'absence de murailles ou autres (...)
- Triade nucléaire
- La triade nucléaire représente les trois vecteurs, c'est-à-dire les trois moyens différents de lancer une arme nucléaire : aérien, terrestre et maritime. Certains pays comme les États-Unis, la Russie ou la Chine, disposent des trois vecteurs. La France n'utilise que les sous-marins et les avions.
(JBB) d'après Biaggi et Carroué, 2020.
Source
- Catherine Biaggi et Laurent Carroué, « Affirmer sa puissance : forces sous-marines et dissuasion nucléaire, enjeux géographiques (...)