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La Grande Mosquée de Paris : lieu cultuel, mémoriel et touristique

Publié le 03/04/2025
Auteur(s) : Jean Rieucau, professeur émérite de géographie - Université Lyon 2.

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La Grande Mosquée de Paris constitue la principale mosquée sunnite dans Paris intra-muros. Des visiteurs non-musulmans y côtoient des fidèles de l’islam sunnite. Le tourisme culturel attire des visiteurs aux origines diverses (Amérique du Nord, Asie, Europe, France). Cette mosquée, enchâssée dans le tissu urbain du Ve arrondissement de Paris, n’imprime pas une forte marque d’islamité dans l’espace public.
Sommaire
  1. 1. La principale mosquée sunnite au cœur de Paris intra-muros
  2. 2. Subtiles interpénétrations et timides cohabitations entre les pratiques cultuelles et touristiques
  3. 3. Les marqueurs de l’islamité dans le quartier de la mosquée de Paris

Bibliographie | mots-clésciter cet article

Le quartier de la Grande Mosquée de Paris, au sein du Ve arrondissement de la capitale, constitue un des points d’ancrage de la communauté musulmane (Maghreb et Afrique subsaharienne quasi exclusivement) de Paris intra-muros, avec ceux de Barbès-la-Villette (XVIIIe arrondissement) et de Javel (XVe arrondissement) (Dorigny et Ruscio, 2023). Les musulmans turcs, en revanche, ne fréquentent quasiment pas cette mosquée. Autour de ce lieu de piété enchâssé dans le tissu urbain, quelques marqueurs discrets d’islamité de l’espace public (Miran-Guyon, 2016), ponctuent le quartier (boucheries halal, agences de voyages religieuses, librairies).

Autour de la mosquée, une « odonymie volontariste », à l’initiative de la Mairie de Paris, met en avant, sur des plaques bleues émaillées, les noms de figures musulmanes originaires d’Algérie. L’espace public situé devant la mosquée prendra le nom du parvis de l’imam Mesli, en remplacement de la place du Puits de l’Ermite. À cent mètres de la mosquée, depuis 2006, existe la place de l’émir Abd El-Kader (Rieucau, 2022). Un odonyme est un nom de lieu qui se réfère à une voie de communication. Par extension, il concerne les espaces publics (rues, places, allées, promenades, parcs, ponts, passerelles, etc.). Enfin, la bibliothèque Mohammed Arkoun, du nom d’un philosophe algérien, située rue Mouffetard, complète l’inscription spatiale de marqueurs mémoriels musulmans.

La Grande Mosquée de Paris est un monument largement ouvert au public, en raison du faible coût d’entrée pour les non-musulmans (3 euros par personne) et de l’entière gratuité pour les fidèles. Cette mosquée tire des revenus de la vente des billets d’entrée, des visites guidées, et de la commercialisation de monnaies de Paris à son effigie. D’autres rentrées d’argent proviennent de la fréquentation du café maure, de la location d’annexes, de la détention du monopole de la certification des produits halal, obtenue du ministère de l’Agriculture en 1994, qu’elle partage avec les mosquées d’Évry et de Lyon.

Une cohabitation apaisée, parfois de timides interrelations, fonctionnent entre les fidèles de l’islam et les visiteurs non-musulmans, religieusement passifs et non-participatifs (Bachimon et Théry, 2021). La gouvernance de cette mosquée encourage et entretient la mise en œuvre d’un islam modéré (Davidson, 2009), respectueux de l’ensemble des religions. C’est pour cette raison que cette étude traitera principalement de la présence d’activités religieuses et profanes, en un même lieu religieux.

Le bon déroulement du culte s’appuie, d’une part, sur le fonctionnement de deux salles de prière genrées, non accessibles aux non-musulmans, et d’autre part sur la fermeture de la mosquée le vendredi, jour exclusivement réservé à la prière. Des populations musulmanes, vivant à Paris et dans sa banlieue, se rendent chaque jour dans ce lieu de culte pour prier. Elles sont originaires de plusieurs pays du Maghreb, du Sahel, et d’Afrique subsaharienne (Algérie, Tunisie, Maroc, Mali, Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun). Une infime minorité de ces fidèles de l’islam provient de Turquie.

Le religieux, qui constitue l’objet central du tourisme culturel, permet à la mosquée de Paris d’être également un des sites du tourisme international de la capitale. Un grand cosmopolitisme des provenances des visiteurs non-musulmans, curieux du lieu, prévaut (France, Allemagne, Pays-Bas, Italie, Suisse, Pologne, États-Unis, Canada, Chine, Taïwan, Brésil, etc.). D’autre part, l’attractivité du monument draine également des populations musulmanes, intéressées par l’islam sunnite de France (Inde, Indonésie, Malaisie, etc.). Elles se comportent, in situ, en touristes et non en pratiquants.

Dans une première partie, nous retracerons, sur un siècle (1926-2024), l’histoire de la Grande Mosquée de Paris. Un deuxième mouvement analysera la cohabitation entre fidèles et touristes. Un troisième temps positionnera cette mosquée dans son environnement urbain immédiat.

Plan de situation Grande Mosquée de Paris

Document 1. La mosquée et les lieux cités dans l'article, dans le Ve arrondissement de Paris

 

1. La principale mosquée sunnite au cœur de Paris intra-muros

La présence d’une grande mosquée à Paris s’explique par la présence ancienne d’une communauté musulmane en France et en particulier dans la capitale.

1.1. Une mosquée héritière de la colonisation française et des vagues d’immigration de populations musulmanes en France

Tout au long de l’histoire coloniale française, il y a eu des projets de construction de mosquées, en France, en particulier à Paris. Aujourd’hui, il existe plusieurs dizaines de mosquées dans la capitale.

La conquête de l’Algérie pose rapidement la question de la présence du culte musulman en France. Le projet d’ériger une mosquée (masjid), dans Paris intra-muros marque surtout le symbole d’une forte reconnaissance nationale à l’égard des 280 000 soldats maghrébins envoyés au front en 1914-1918, ainsi qu’aux 35 000 d’entre eux morts lors de ce conflit (Dorigny et Ruscio, 2023). Un fait de guerre, la prise du fort de Douaumont, en 1916, par le régiment d’infanterie coloniale du Maroc, par le 3e bataillon sénégalais, et par deux compagnies de Somalis, met particulièrement à contribution les troupes coloniales de confession musulmane.

Mais honorer les morts musulmans, dans ce lieu religieux parisien, ne fait pas l’unanimité, en particulier au sein du courant nationaliste révolutionnaire algérien. Messali Hadj (1898-1974), à la tête de l’organisation nationaliste l’Étoile nord-africaine, boycotte la mosquée. Il dénonçe une récupération de l’islam par le système colonial français (ibid.). Aussi a-t-il fallu attendre 2014 pour que les dirigeants de la mosquée fassent réaliser un mémorial pour rendre hommage aux soldats musulmans morts pour la France durant la Première Guerre mondiale. Ce lieu de mémoire, situé dans les jardins de la mosquée, est honoré chaque année par la présence du président de la République française, lors du 11 novembre et du 8 mai.

En 1917, la création de la Société des Habous sert de fondement juridique au projet de construction d’une mosquée à Paris. Le terme habous, en droit musulman, désigne les biens fonciers ou immobiliers, dont l’usufruit doit soit revenir à l’entretien d’un édifice religieux (mosquée, médersa, fontaine), soit bénéficier à des bâtiments d’utilité publique (hôpital). La Société des Habous est initialement fondée pour recueillir des fonds pour le pèlerinage à la Mecque. Puis elle mobilise, après le premier conflit mondial, des capitaux nécessaires à la construction de la future mosquée parisienne. Ensuite, elle se transforme en association loi 1901, afin de bénéficier des subsides de l’État. En 2022, pour respecter la loi de séparatisme, elle se transforme en association loi 1905, qui lui permet de rentrer dans le régime des cultes.

Les travaux de construction durent quatre ans (1922-1926). Le 22 mars 1922 eut lieu d’une part un élément clé dans la construction d’une mosquée : la détermination de la qibla (direction de la Mecque), et d’autre part la pose de la première pierre. L’inauguration intervient le 15 juillet 1926, en présence de Gaston Doumergue (1863-1937), président de la République Française, et de nombreux dignitaires musulmans, dont Moulay Youssef, sultan du Maroc. La célébration du centenaire de la pose de la première pierre, de cette mosquée intervient le 22 mars 2022 (document 2).

À partir de l’indépendance de l’Algérie, en 1962, la France ne finance plus l’entretien ni le fonctionnement de la mosquée. L’État algérien, à partir des années 1980, prend le relais financier de l’État français. De ce fait, aujourd’hui, ce lieu de culte est considéré comme proche de l’Algérie.

Kakemono

Document 2. Kakemono célébrant le centenaire de la pose de la première pierre de la Grande Mosquée de Paris (1922-2022). Cliché : Jean Rieucau, 2023.

1.2. Un groupe de pression et d’action algéro-marocain favorise la construction de la Grande Mosquée de Paris au début du XXe siècle

Trois figures ayant vécu à des époques différentes apparaissent fortement honorées à l’intérieur de la Grande-Mosquée de Paris : Si Kaddour Ben Ghabrit, Abdelkader Mesli et l’émir Abd El-Kader.

Si une initiative publique est à l’origine de la construction de ce monument, c’est un notable musulman, issu d’une famille algérienne installée au Maroc, actif dans les services du Protectorat de ce pays, Si Kaddour Ben Ghabrit (1868-1954), qui assura le rôle de caution morale et religieuse pour la création cette mosquée. Il fut très lié à Louis Hubert Lyautey (1854-1934) et à son entourage marocain (Dorigny et Ruscio, op. cit.). Il est le premier recteur de l’Institut musulman et de la Grande Mosquée de Paris, depuis la fondation du lieu jusqu’à sa propre mort en 1954. Une porte à son nom, à l’intérieur de l’édifice, lui rend hommage. Il est enterré dans la partie nord de la mosquée (document 3).

Document 3. La porte dédiée à Si Kaddour Ben Ghabrit et sa sépulture

la porte

Porte Si Kaddour Ben Ghabrit, premier recteur de l’Institut musulman et de la Grande Mosquée de Paris. Cliché de Jean Rieucau, 2024.

la tombe

La tombe de Si Kaddour Ben Ghabrit. Cliché de Jean Rieucau, 2024.

Abdelkader Mesli (1902-1961), grâce à un consensus entre la Grande Mosquée de Paris et la Mairie de Paris, a donné son nom au parvis situé en avant de la Porte de la Paix. Cet algérien de naissance arrive en France à l’âge de dix-sept ans. Il devient successivement docker, puis charpentier. Il est nommé imam de la mosquée de Paris en 1930. Il est à ce poste lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale. En 1943, il entre dans la Résistance. Il joue alors un rôle actif dans l’aide à des personnes pourchassées (soldats évadés, résistants), ou menacées (populations juives) (Dorigny et Ruscio, 2023). Les autorités allemandes le soupçonnant, le recteur Si Kaddour Ben Ghabrit décide de le protéger en l’envoyant à Bordeaux. Arrêté dans cette ville en 1944, il est torturé, puis déporté dans le camp de Dachau en Allemagne. Survivant des camps, à la Libération, il revient à la mosquée de Paris, comme imam. À cette époque, il fut également en charge du cimetière musulman de Bobigny.

Le cimetière musulman de Bobigny est ouvert en 1937. Il constitue le seul cimetière français entièrement consacré à des sépultures musulmanes. Il procède d’un projet politique datant du lendemain de la Première Guerre mondiale : construction de la mosquée de Paris, création d’un hôpital réservé aux malades musulmans (hôpital franco-musulman devenu hôpital Avicenne), et enfin aménagement d’un cimetière destiné aux musulmans.

Le fils d’Abdelkader Mesli découvre après la mort de son père en 1961, en classant des documents familiaux, son itinéraire, en tout point remarquable. Il porte à la connaissance des historiens son action œcuménique. Aucun hommage à sa mémoire (porte, salle, tombe, etc.) n’existe encore, à l’intérieur de la mosquée. La Grande Mosquée de Paris et la figure de Si Kaddour Ben Ghabrit, renforcées par l’action de protection des juifs par Abd El-Kader Mesli, envisagent de candidater, comme entité morale, auprès de l’Institut Yad Vashem de Jérusalem.

L’émir Abd El-Kader (1808-1883) est honoré à l’intérieur de la mosquée par une salle de conférences (document 3), ainsi que par une porte. La salle est créée en 2022, lors du centenaire de la pose de la première pierre de la mosquée. Par ailleurs, le Conseil de Paris acte en 2006 la création d’une place Abd El-Kader, située à proximité du Jardin des Plantes, non loin de la mosquée.

Le père d’Abd El-Kader était le chef spirituel de la puissante confrérie soufie de la Qadiryya (Stora, 2017). Son fils, proclamé émir, se présente comme le « commandeur des croyants », et prêche le djihad (guerre sainte), contre les Français. Ne pouvant plus rivaliser avec l’armée française en 1847, il se rend au duc d’Aumale. Exilé par la France en terre musulmane, en Syrie, il se consacre à la lecture du Coran et à la méditation. En 1860, dans ce pays, lors d’émeutes anti-européennes, il protège des Chrétiens persécutés [1].

Dès 1965, le président algérien Houari Boumédiène (1932-1978) en fait un héros national, bien que l’émir Abd El-Kader n’ait pas été mis en avant pendant la guerre d’Algérie (1954-1962) (Rieucau, 2022). Au XXIe siècle, cette figure algérienne connaît une sur-célébration, tant en France qu’en Algérie (Stora, 2021). En France s’est mise en place une « contre-mémoire » autour de sa vie, portée par certains historiens qui le présentent tel un « nouveau héros » à célébrer (Lalouette, 2021), à l’instar du tunisien Faraht Hached (1814-1952).

salle de conférences

Document 4. La salle de conférences émir Abd El-Kader. Cliché : Jean Rieucau, 2024.

1.3. Un édifice cultuel et culturel dans une architecture arabo-andalouse

La Grande Mosquée de Paris, d’un style arabo-andalou, est de dimension imposante. Elle occupe un espace d’un hectare, dont 5 600 m² sont bâtis. On peut évoquer une « ville-mosquée ». Elle se compose notamment d’un minaret quadrangulaire de 33 m de hauteur (document 5) et du « jardin d’Eden », constitué de bassins, de fontaines et de perrons, ponctués de cascades d’eau vive. Ce jardin comporte une abondante végétation méditerranéenne (figuiers, cyprès, oliviers, vigne, magnolias, glycines).

Minaret

Document 5. Le minaret de la Grande Mosquée de Paris. Cliché : Omar Boulkroum, Grande Mosquée de Paris, avec leur aimable autorisation.

La mosquée possède une bibliothèque réservée aux étudiants de l’Institut Al-Ghazali, une salle de conférence du nom de l’émir Abd El-Kader, un hammam exclusivement réservé aux femmes, des locaux administratifs, un mémorial, des tombes situées au sein des jardins, ainsi qu’un café maure.

Un hammam est un bain de vapeur collectif. Il se compose d’un enchaînement de trois salles de vapeur : une froide, une tiède, une chaude. Cet espace dédié au soin du corps est un héritage de pratiques gréco-romaines (Francez, 2024). Il fonctionne selon une stricte séparation entre les hommes et les femmes. Dans les hammams, une place prépondérante est faite aux femmes (coiffure, soins divers, épilation, massage). Traditionnellement, pour celles-ci, ces lieux collectifs permet de rompre avec les tâches quotidiennes, assignées à leur genre. Ils répondent et fonctionnent selon des besoins et des codes hygiéniques, esthétiques, sociaux et religieux. Ils participent aux rites purificatoires musulmans, mais ne constituent qu’une purification mineure (Francez, op. cit.).

À l’extérieur de l’édifice, trois portes mettent en avant des noms religieux : la porte du Repentir, celle de la Miséricorde (compassion, générosité) et celle du Lis. Le lis, dans le Coran, constitue le premier mot du premier verset révélé. La porte de la Paix, surmontée d’un auvent en bois de cèdre, tient lieu d’entrée principale de la mosquée (document 6).

Porte de la Paix entrée principale de la mosquée

Document 6. La porte de la Paix, entrée principale de la Grande Mosquée de Paris. Cliché : Jean Rieucau, 2024.

Le cœur de la mosquée est constitué par la salle de prière destinée aux hommes. Elle est située au niveau du sol et orientée au sud-est. Sa capacité d’accueil est de 500 à 600 fidèles, mais elle peut rassembler jusqu’à 10 000 croyants lors de la fête de l’Aïd-el-Kébir, principale fête musulmane (sacrifice du mouton).

Le mihrab, qui matérialise dans une mosquée la direction de la Mecque (qibla), se présente sous la forme d’un léger renfoncement mural. Il est ici intégré à la salle de prière. À l’intérieur de celle-ci, le minbar en bois constitue l’oratoire (la chaire), d’où l’imam effectue le prêche, lors de la prière collective du vendredi. Ce jour de la semaine, les fidèles très nombreux se répandent jusque dans les jardins, pour prier collectivement.

Cette salle de prière masculine est contiguë au Grand Patio (document 7), d’où un imam appelle à la prière, cinq fois par jour, en remplacement du traditionnel appel sonore émanant du minaret, dans lequel se tient dans une mosquée, le muezzin. En sous-sol, se trouve la salle des ablutions, pour la purification du corps, avant la prière.

Grand patio couvert Grand patio découvert
Document 7. Le Grand Patio avec et sans son toit amovible. Clichés : Omar Boulkroum, Grande Mosquée de Paris, avec leur aimable autorisation.
 

2. Subtiles interpénétrations et timides cohabitations entre les pratiques cultuelles et touristiques

La présence d’un lieu de culte de cette taille dans une ville-monde touristique permet des rencontres et des pratiques spatiales de cohabitation temporaire.

Encadré 1. Méthodologie de l’enquête et des entretiens

Les enquêtes, tant pour les fidèles que pour les visiteurs et les touristes non désireux de prier, se sont déroulées de novembre 2023 à novembre 2024, tous les jours de la semaine, sauf le vendredi. L’ensemble des enquêtés ont été choisis selon un échantillon aléatoire.

Dans les enquêtes auprès des fidèles, plusieurs questions ont été posées. Quel est votre pays d’origine ? Quel est votre lieu de résidence à Paris et en Île de France ? Quel est votre métier ou vos diverses occupations professionnelles ? Combien de fois, par jour, par semaine, par mois, vous rendez-vous dans cette mosquée ? Les possibilités de ne pas répondre, de le faire partiellement, de rajouter des thématiques à notre entretien, ont été un principe du protocole de nos entrevues. Les fidèles masculins (une soixantaine de personnes) ont été abordés dans le Grand Patio, à l’entrée de leur salle de prière, et au sortir de la salle des ablutions située en sous-sol. Si les entretiens se sont déroulés sur l’ensemble d’une journée, le créneau horaire 13h-14h a été privilégié. Il permet de disposer d’un grand nombre de fidèles se rendant à l’une des principales prières de la journée, celle du début d’après-midi. Le bouche à oreille entre les priants, sur le déroulement d’une enquête, a entraîné des demandes spontanées d’entretiens. De nombreuses personnes ont souhaité s’exprimer et participer, de leur propre initiative, à l’étude. Les fidèles féminines ont été enquêtées à l’entrée de leur salle de prière, en sous-sol. Une vingtaine de femmes ont accepté de répondre.

Les touristes étrangers non-musulmans (une quarantaine de personnes) ont été interrogés sur l’ensemble du site. Le même protocole, en matière d’entretien, a été appliqué aux visiteurs et aux touristes. Plusieurs questions ont été posées, par exemple : quels sont vos but de visite dans cette mosquée : l’architecture du lieu, la beauté des jardins, côtoyer de loin des priants dans un lieu religieux, vous trouver dans un site de spiritualité, évoluer au sein d’un lieu de piété ? En plus de ces quarante personnes, des visiteurs, surtout de nationalité étrangère, identifiés par moi-même être de religion musulmane (une vingtaine de personnes), mais non désireux de prier, ont été également interrogés, selon le même protocole.

Enfin, une dizaine d’entretiens semi-directifs, in situ, dans son bureau de la mosquée, ont été menés avec le directeur de la communication de cet établissement. Ils ont été complétés par des dizaines d’échanges téléphoniques, ainsi que par des correspondances par internet, au moyen de courriels. Ce responsable s’est avéré, au fil des entretiens, être géographe de formation.

2.1. Un lieu de culte

Une mosquée constitue un lieu d’agenouillement, de prosternation, de rassemblement (Chebel, 2017), dans lequel on se rend pour prier, mais aussi pour étudier la théologie et la langue arabe.

La Grande Mosquée de Paris est avant tout un lieu de piété et de prière, pour la communauté musulmane sunnite de la capitale. La salle de prière masculine, « réservée aux fidèles », comme l’indique un panneau à l’entrée, est richement décorée de colonnades de bois (document 8). Le culte est collectif le vendredi et individuel les autres jours. Selon le Coran, les hommes, ont obligation de se rendre à la mosquée pour prier, une fois par semaine, le vendredi. Il leur est déconseillé de pratiquer leur culte dans leur espace domestique.

La direction de la mosquée utilise le terme de lieu de piété et celui de lieu de prière, plus rarement de lieu de culte. Le dépliant présentant l’établissement, disponible à l’entrée de celui-ci, indique « lieu traditionnel de rencontre, de culture et de piété ». La piété exprimerait un sentiment de spiritualité, d’humanité, une vertu cultivée dans le cadre des religions. On parle même en géographie de « géopiété », pour exprimer le caractère mythique, religieux de certains lieux (Bailly, 1984).

Dans la salle dédiée à la prière, les fidèles prennent différentes positions, toutes orientées vers le sud-est, la qibla quand on se situe à Paris. Certains sont debout, certains assis en tailleur, d’autres se prosternent à même le sol. Les tenues des pratiquants sont d’une grande diversité. Plusieurs priants, originaires du Maghreb et du Proche-Orient, sont vêtus d’une gandoura ou qamis, et plus rarement, coiffés d’un keffieh. Les fidèles originaires d’Afrique subsaharienne sont fréquemment habillés d’un boubou. Les fidèles d’origine turque constituent une infime minorité des fidèles. Ils ne portent pas de vêtements distinctifs. Il est parfois possible de rencontrer des hommes portant un costume-cravate, venus prier entre 12 heures et 14 heures, lors de la pause déjeuner de leur entreprise. Enfin, de nombreux fidèles portent des tongs, qu’ils chaussent au sortir de la salle des ablutions. Une minorité de fidèles se munissent de leur tapis de prière personnels. Il s’agit de tapis de la taille d’une personne, souvent de forme rectangulaire, qui délimitent un cadre précis pour la prière et permettent la prosternation.

Nos entretiens avec les fidèles permettent d’établir une hiérarchie des origines géographiques des priants masculins. Les plus nombreux sont les musulmans d’origine algérienne (prière, visite à un imam de l’Institut Al-Ghazali). Les Algériens forment d’ailleurs la principale communauté musulmane en France. D’autre part, cette mosquée est connotée « proche de l’Algérie ». Les Marocains et les Tunisiens arrivent numériquement en deuxième position. On rencontre ensuite les fidèles originaires d’Afrique subsaharienne. Les personnes enquêtées font apparaître une hiérarchie décroissante des pays d’origine des fidèles subasahariens, qui s’établit ainsi : Sénégal, Côte d’Ivoire, Mali, Cameroun.

Salle de prière des hommes

Document 8. La salle de prière des hommes. Cliché de Jean Rieucau, 2025.

La salle de prière féminine est, à l’inverse de celle des hommes, peu décorée. De discrètes colonnades blanches soutiennent un plafond fonctionnel, dépourvu de chapiteaux (document 9). Cette salle située au sous-sol de l’édifice n’occupe pas une position centrale dans la mosquée. Le Coran recommande aux femmes de prier dans leur maison. Nos entretiens font toutefois apparaître un nombre important de jeunes pratiquantes, ayant entre 25 et 30 ans, convaincues de la nécessité de leur présence à la mosquée. Elles prient collectivement, prosternées à même le sol, et orientées vers le sud-est (qibla), vêtues d’un voile, obligatoire pour les femmes priant dans cette salle. Le prêche de l’imam, qui officie au niveau du sol, est parfois retransmis en sous-sol, dans la salle de prière des femmes.

Salle de prière des femmes

Document 9. La salle de prière des femmes. Cliché de Jean Rieucau, 2025.

2.2. Un lieu de formation

L’Institut Al-Ghazali, fondé en 1993, constitue un centre de formation des imams. Ceux-ci dirigent la prière rituelle (salât). Cet institut délivre le diplôme d’aumônier-imam, à la suite d’une formation de trois ans d’études, données en français et en arabe, pour un coût annuel de 300 euros par étudiant. Outre la théologie musulmane, le droit, l’histoire de France, la laïcité, sont également enseignés.

Le bureau des imams (document 11) assure des actes de conversion à l’islam et fournit un avis religieux sur le mariage. Il prodigue également une information juridique en matière de droit du travail et de prestations sociales. Les imams de ce bureau reçoivent également des fidèles souhaitant évoquer des questions religieuses et théologiques.

Une école artistique de calligraphie et des cours d’arabe complètent l’offre de formation de la mosquée. La calligraphie est un art graphique qui reproduit les versets du Coran. Il ne comporte aucune représentation humaine, ni animale. Les versets coraniques calligraphiés sont rédigés en arabe littéraire ou idiome arabe (fus’hua) (Chebel, 2017). Au sein de l’Institut Al-Ghazali, l’arabe dialectal du Maghreb (amiya) et l’arabe littéraire, ou idiome arabe, sont enseignés.

Bureau des imams

Document 10. Le bureau des imams de l’Institut Al-Ghazali, à l’intérieur de la Grande Mosquée de Paris. Cliché de Jean Rieucau, 2024.

2.3. Un site touristique parisien

La Grande Mosquée de Paris constitue un site touristique parisien. La fréquentation de ce lieu de piété bénéficie de la proximité du Jardin des Plantes, du Muséum d’Histoire Naturelle, des arènes de Lutèce, du Panthéon situé sur la montagne Sainte-Geneviève, et au-delà, en bord de Seine, de l’Institut du Monde Arabe.

À la différence de Notre-Dame de Paris, caractérisée par un tourisme de culturel de masse, la Grande Mosquée de Paris reçoit un tourisme culturel dont le nombre de visiteurs est plus limité. Ce lieu de piété est un espace de « tourisme à chaud » (Bachimon et Théry, 2021). Ce concept signifie que cette mosquée fonctionne en présence des fidèles. Elle se différencie des lieux religieux désacralisés, dépourvus d’activité cultuelle, qui reçoivent un « tourisme à froid » (ibid.).

Ici, la grande majorité des visiteurs ne sont pas musulmans. Un grand cosmopolitisme caractérise la fréquentation du lieu. Les visiteurs français, non-musulmans, venus surtout des grandes villes, sont les plus nombreux. Puis viennent ensuite, des touristes en provenance des pays voisins de la France, par ordre décroissant : Italiens, Allemands (dont des populations musulmanes d’origine turque), Espagnols, Polonais et Italiens. Viennent ensuite les Étatsuniens et les Canadiens.

Certains visiteurs issus de pays asiatiques (Hong-Kong, Taïwan, Vietnam, Chine), de confession taoïste, nous ont déclaré rechercher un lieu à dimension spirituelle. Ils s’intéressent également à l’architecture de la mosquée. Leurs objectifs, au vu de nos entretiens, consistent à visiter le Grand Patio et le jardin d’Eden, à prendre des photographies, à siroter un thé et à déguster une pâtisserie dans le café maure.

Il est à noter également la fréquentation touristique par des visiteurs issus de pays musulmans sunnites asiatiques. Ce sont des Indonésiens (premier pays musulman au monde), des Malaisiens, et à un degré moindre des Indiens. Ces touristes déclarent parcourir la mosquée dans le but de découvrir une curiosité touristique et non pour des raisons religieuses. Enfin, les visiteurs issus de pays d’Amérique latine apparaissent très peu nombreux.

 

3. Les marqueurs de l’islamité dans le quartier de la mosquée de Paris

L’environnement immédiat de cette mosquée est, comme dans l’ensemble de la capitale, multiculturel (restaurant coréen, restaurant japonais de sushis). Au-delà de ce lieu de piété, le quartier revêt un caractère scientifique et universitaire (Sorbonne, Institut océanographique de Paris, Institut de géographie, bibliothèque municipale du Ve arrondissement Mohammed Arkoun).

3.1. Diminution des commerces musulmans

Très bien située et visible face à la mosquée, la librairie Al-Bustane propose une offre religieuse variée. La biographie du prophète Mahomet, des manuels pour apprendre la langue arabe, côtoient des mugs et des tapis de prière exposés devant la devanture (document 11).

Document 11. La librairie Al-Bustane, en face de l’entrée de la Grande Mosquée de Paris

Librairie

Devanture de la librairie. Cliché de Jean Rieucau, 2023.

Tapis

Vente de tapis de prière devant la librairie. Cliché de Jean Rieucau, 2024.

Enfin, dans le quartier, les boucheries halal sont en forte diminution, en raison de la concurrence des supérettes, qui proposent également des produits alimentaires autorisés par la religion musulmane.

Des agences de voyages musulmanes, comme celle de la rue Larrey (Rami Voyages), profitent de la proximité de la mosquée pour commercialiser des voyages-pèlerinages dans les différents lieux saints de l’islam. Le grand pèlerinage à la Mecque, premier lieu saint de l’islam, le hajj, constitue une obligation religieuse. Il se déroule une fois par an. Ses dates sont décidées par les autorités religieuses saoudiennes. Elles sont liées au calendrier lunaire et interviennent à la fin du mois du ramadan. Cette agence de voyages religieuse propose également la omra (umra en arabe), également nommée petit pèlerinage à la Mecque. Il n’est pas considéré comme une obligation religieuse et il est proposé toute l’année, sauf durant le hajj.

Cette agence vend également des voyages-pèlerinages à Médine, ville considérée comme le deuxième lieu saint de l’islam pour les sunnites. Dans cette ville, les pèlerins se recueillent sur la tombe du prophète et visitent sa maison natale. Enfin, ils prient dans la grande mosquée de Médine. Rami Voyages vend également des voyages-pèlerinages à Jérusalem, pour visiter le Dôme du Rocher, troisième lieu saint de l’islam.

3.2. Une odonymie volontariste

Quatre marqueurs odonymiques, voulus par la mairie de Paris, confèrent à ce quartier une certaine connotation arabo-musulmane, et pas seulement musulmane, de l’espace public. Il s’agit de la station d’autobus Buffon-La Mosquée, du parvis de l’imam Mesli, de la bibliothèque Mohammed Arkoun, et de la place de l’émir Abd El-Kader.

Le Conseil de Paris a décidé, en 2021, d’honorer la mémoire d’Abdelkader Mesli, né en 1902 à El-Khémis, en Algérie. Ce conseil municipal attribue son nom à une petite emprise, située au droit la porte de la Paix. Elle sera nommée : n° 2, parvis Abdelkader-Mesli et deviendra ainsi le nouvel adressage (l’adresse postale) de la Grande Mosquée de Paris. Un parvis représente à l’origine un dégagement devant une église, ayant longtemps servi de place publique, en France, dans les villes du Moyen Âge. Le terme a été étendu, au XXe siècle, à tout espace dégagé situé devant un monument (Brunet, 2005, p. 333). La pose de la plaque bleue émaillée, à l’entrée de ce monument religieux, honorant la mémoire de cet imam, est, en raison des évènements au Proche-Orient depuis le 7 octobre 2023, en attente.

Très peu de figures d’opposants à la colonisation française sont honorées par l’odonymie, dans les villes françaises. Quelques placettes, des squares et des jardins, en l’honneur de résistants à la colonisation et à l’esclavagisme, font timidement leur apparition. Une place de l’Émir-Abd-El-Kader, située à proximité de la mosquée et d’une des entrées du Jardin des Plantes, dans le Ve arrondissement de la capitale, est inaugurée en 2006 par le Conseil de Paris (Rieucau, 2022). Il s’agit en fait d’une placette, témoignant d’un hommage « minimaliste », privatisée en été par les terrasses du proche café Le Joliveau. La ville d’Amboise a fait installer une œuvre d’art appelée passage Abd El-Kader, laquelle a été vandalisée dans la nuit précédant son inauguration, le 5 février 2022.

Enfin, rue Mouffetard, à proximité de la mosquée de la Grande Mosquée Paris, se trouve la bibliothèque Mohammed Arkoun (1928-2010), du nom d’un intellectuel algérien. Cet islamologue, également érudit en philosophie, a consacré ses travaux aux penseurs réformistes de l’islam. Il a pensé cette religion en s’inspirant de l’esprit des Lumières et du XVIIIe siècle français.

Conclusion

Un islam ouvert et tolérant est mis en œuvre par la direction religieuse de la Grande Mosquée de Paris. L’ouverture aux différentes mouvances de l’islam est privilégiée, en particulier l’accueil de confréries soufies (Rieucau et Souissi, 2016), pour des retraites spirituelles lors du ramadan. Les dirigeants de ce lieu religieux sont animés, d’une part d’une volonté d’« ouverture prosélyte » (Bachimon et Théry, 2021), et d’autre part d’un souci de faire connaître l’islam, dans le but d’encourager un dialogue inter-religieux.

Dans cette mosquée cohabitent des pratiques sacrées et profanes. Ce lieu de piété associe le déroulement du culte musulman sunnite, in situ, et un tourisme dit « à chaud » (ibid.), par des visiteurs non-musulmans. Un tourisme motivé par des motifs religieux existe également. Certains touristes, de confession musulmane sunnite (Malaisie, Indonésie, Inde), visitent également cette mosquée, seulement mus par une curiosité pour l’islam de France, sans participer au culte.

Des salles de prières genrées, interdites aux non-musulmans, préservent les fidèles des perturbations pouvant entraver le déroulement du culte. La fréquentation de ce lieu de piété est principalement le fait de Musulmans originaires d’Algérie et des autres pays du Maghreb. L’orientation théologique de cette mosquée attirent également de nombreux fidèles africains d’origine subsaharienne (Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal).

À la différence des autres concentrations de populations africaines musulmanes dans Paris, le quartier de la Grande Mosquée ne constitue pas un pôle ethno-religieux. Son empreinte religieuse et culturelle déborde peu les murs de ce monument. Les formes de mendicité que représente l’installation de femmes collectant l’aumône (un des cinq piliers de l’islam), seulement aux heures des prières, se limite aux abords immédiats de la porte de la Paix. D’autre part, le minaret est dit « muet », sauf en 1926, lors de l’inauguration de de cette mosquée, pour préserver la tranquillité des habitants du quartier. Enfin, les commerces alimentaires halal proches, peu nombreux, tendent à disparaître depuis quelques années.


Bibliographie

  • Bachimon Philippe et Théry Hervé, 2021, « Tourisme et religion », Via Tourism Review, n° 20.
  • Bailly Antoine (dir.), 1984, Les concepts de la géographie humaine, Masson, 204 p.
  • Brunet Roger, 2005, « Parvis » in Brunet R., Ferras R. et Théry H. (dir.), Les mots de la géographie, Reclus-La Documentation Française, Montpellier-Paris, 518 p., p. 333.
  • Chebel Malek, 2017, Les 100 mots du Coran, Presses Universitaires de France/Humensis, coll. « Que sais-je ? », 124 p.
  • Davidson Naomi, 2009, « La mosquée de Paris. Construire l’islam français et l’islam de France, 1926-1947 », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, n° 125, p. 197–215.
  • Dorigny M. et Ruscio A., 2023, Paris colonial et anticolonial. Promenades dans la capitale. Une histoire de l’esclavage et de la colonisation, Hémisphères Éditions, Paris, 315 p.
  • Francez Émilie, 2024, « Se laver au hammam, Jeux de frontières spatiales et sociales dans la ville de Marseille », Géographie et Cutures, n° 100–121.
  • Lalouette Jacqueline, 2021, Les statues de la discorde, Éditions Passés/Composés, Paris, 240 p.
  • Miran-Guyon Marie, 2016, « Le territoire de la prière. Grammaire spatiale des mosquées d’Afrique de l’Ouest », Cahiers d’Outre-Mer, n° 274, p 41–75.
  • Rieucau Jean et Souissi Mohamed, 2016, La zaouïa au Maghreb. Entre le religieux et le tourisme rituel. Le cas de la zaouïa de Sidi El Kantaoui (Tunisie), L’Harmattan, Paris, 98 p.
  • Rieucau Jean, 2020, « Introduction », in Rieucau J., Souissi M., (dir.), Lieux symboliques complexes au Maghreb et au Machrek, Appropriation, tensions et partage. L’Harmattan, Paris, p. 11–34.
  • Rieucau Jean (2022), « Noms de rue et mémoires en conflit : controverses liées aux odonymes coloniaux dans l’espace public urbain en France », Géoconfluences, novembre 2022.
  • Stora Benjamin, 2017, « L’Émir Abd el-Kader, résistance et ouverture à l’autre », in Dionigi Albera et Pénicaud Manoël (dir.), Coexistences. Lieux saints partagés en Europe et en Méditerranée, Musée National de l’Histoire de l’Immigration/Actes Sud, p. 83–87.
  • Stora Benjamin, 2021, Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie, présidence de la République, 157 p.
Du même auteur, sur Géoconfluences

[1] Pour plus de détails sur Abd El-Kader, lire : Jean Rieucau, « Noms de rue et mémoires en conflit : controverses liées aux odonymes coloniaux dans l’espace public urbain en France », Géoconfluences, novembre 2022.

Mots-clés

Retrouvez les mots-clés de cet article dans le glossaire : odonymie | patrimoine | religion et fait religieux | sunnisme | territoires du religieux | tourisme international.

Que soient remerciés
Guillaume Sauloup, responsable de communication à la Grande Mosquée de Paris
Mohamed Djouldem, politiste, chercheur à ART-Dev, UMR 5281, Université de Montpellier Paul-Valéry

Jean RIEUCAU
Professeur émérite en géographie, Université Lyon 2.

 

Édition et mise en web : Jean-Benoît Bouron

Pour citer cet article :  

Jean Rieucau, « La Grande Mosquée de Paris : lieu cultuel, mémoriel et touristique », Géoconfluences, avril 2025.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/fait-religieux-et-construction-de-l-espace/articles-scientifiques/grande-mosquee-paris

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