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Artificialisation

Publié le 02/12/2025
Auteur(s) : Jean-Benoît Bouron, agrégé de géographie, responsable éditorial de Géoconfluences - DGESCO, ENS de Lyon.
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L'artificialisation est l'ensemble des transformations dues aux sociétés humaines, plus ou moins volontaires et raisonnées, qui modifient en tout ou partie la physionomie et les fonctionnements d'un milieu ou d'un paysage. L'artificialisation est un résultat final de l'anthropisation, qui est un processus. Le mot artificialisation est souvent employé en géographie et en aménagement pour désigner plus particulièrement l’artificialisation des sols.

Les sols artificialisés sont des sols modifiés par les actions humaines au point de ne plus remplir toutes leurs fonctions écologiques normales. Il existe un degré d’artificialisation, entre les sols forestiers ou les zones humides, des sols artificialisés mais pas imperméabilisés comme les sols agricoles ou les jardins, et des sols totalement artificiels comme les revêtements urbains ou les sols bâtis.

L’une des principales caractéristiques des sols fortement artificialisés est leur imperméabilisation. Un sol imperméable ne permet plus l'écoulement normal des eaux, ni leur infiltration, alors que les sols naturels ou faiblement anthropisés jouent un rôle majeur dans la dynamique d’écoulement des eaux, en particulier par la rétention d'eau et sa libération progressive avec décalage temporel. Dans le cas des sols artificialisés, cette dynamique est entièrement assumée par des moyens techniques, mais avec des risques accrus en cas d'événements climatiques extrêmes. L'artificialisation est souvent en cause dans les inondations touchant des zones habitées (Rochard, 2025). Les autres fonctions des sols, comme le recyclage naturel des matières organiques en humus, doivent aussi être pris en charge par la collectivité dans le cas de sols artificiels (par exemple par le ramassage des feuilles mortes).

En France, l'objectif ZAN, pour « zéro artificialisation nette », instauré par la loi ZAN (2021) puis promu par d'autres dispositifs après son retrait, vise à réduire progressivement le rythme de l’artificialisation des surfaces (Delage et al., 2025). Les recherches autour de la ville éponge ou les paysages éponges visent aux mêmes buts.

(JBB), mai 2019. Dernières modifications : juin 2022, février 2023, novembre 2024, décembre 2025.


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