Glossaire
Le vocabulaire de la géographie à travers plus de 1 600 entrées pour découvrir des mots, faire des liens, consolider ses connaissances, trouver des pistes bibliographiques... Ce glossaire est en perpétuelle amélioration depuis plus de 20 ans. Par ailleurs, plus de 1 200 entrées ont fait l'objet d'une relecture et d'une mise à jour systématiques entre 2020 et aujourd'hui (lettres D à Z).
Il existe 1655 termes dans le glossaire.
- Anthropocène
- L'Anthropocène est l'un des récits, scientifiquement étayé, décrivant les basculements en cours dans les rapports des sociétés humaines à leurs environnements. Au sein de l’Holocène, dernière époque géologique du Quaternaire qui commence après la dernière glaciation et qui dure depuis 12 000 ans, l’Anthropocène peut être considéré comme l'époque de l'histoire de la Terre au cours de laquelle les activités humaines ont un impact significatif et global sur le système (...)
- Territoire
- Au sens large, le territoire est une portion d'espace appropriée.
« Notion phare de la géographie » (Gonin, 2024), c'est l'un des mots les plus polysémiques de la discipline, d'autant qu'il est couramment utilisé dans le langage commun comme synonyme d'espace. Maryvonne Le Berre distingue trois éléments de définition qui remonte aux premiers usages du mot territoire à l'époque moderne : ce sont la domination (un pouvoir qui s'exerce sur elle), l'aire (dominée par ce contrôle (...) - Justice spatiale
- La notion de justice spatiale ne doit pas être entendue comme une justice entre les lieux, mais comme la dimension spatiale de la justice entre les hommes. Parce que les sociétés organisent l'espace qu'elles habitent, les territoires reflètent les rapports sociaux.
La notion de justice spatiale est pertinente à toutes les échelles, du local (opposition des beaux quartiers et des taudis urbains, conflits fonciers entre propriétaires et paysans sans terre) au mondial (contraste entre les (...) - Communauté (community)
- La communauté est un groupe d'humains plus large que la famille et plus restreint que la société, fondé sur un sentiment d'appartenance commun dont le critère peut être national, ethnique, religieux ou linguistique. « La communauté implique des liens plus forts que la société ou la collectivité et signifie qu'il y a eu adhésion volontaire, ou prise de conscience » (Brunet et al., 1993). Dans un sens plus large, la communauté est un groupe humain possédant un intérêt commun.
En (...) - Fœhn, effet de fœhn
- Le fœhn est un vent d’ouest dans les Alpes suisses et autrichiennes qui, ayant franchi une barrière montagneuse sur laquelle il a perdu une partie de son humidité, redescend plus chaud et plus sec. L’effet de foehn désigne ce phénomène climatique courant dans certaines régions. Un fœhn est, par extension est comme le note Roger Brunet (1993, p. 219), tout vent de même nature, même si la subsidence a d’autre causes que le franchissement d’une montagne. Le même auteur cite d'autres (...)
- Point cardinal
- Voir aussi : « Nord » et « Sud ».
Les points cardinaux correspondent aux quatre directions principales d’une rose des vents : nord, est, sud, ouest, et ils relèvent du langage fondamental de la géographie. En français, « cardinal » signifie « principal », ce autour de quoi tout s’organise. Ces repères géographiques « permettant de définir des positions », figurent, dans les programmes scolaires français, parmi ceux à faire acquérir au cycle 2 (CP-CE2) pour (...) - Carte mentale
- Voir aussi : carte sensible. On appelle carte mentale la transcription sous forme cartographique de l'espace tel qu'un individu ou un groupe se le représente. Il ne s'agit pas d'une simple représentation mentale mais bien d'une expression cartographique d'une représentation subjective de l'espace (Bavoux et Chapelon, 2014). La personne testée reporte sur un support, de mémoire et sans aide extérieure, les lieux qu'elle fréquente ou qu'elle connaît plus ou moins. Ce faisant, elle sélectionne, (...)
- Confins
- Les confins (toujours au pluriel) désignent à la fois une frontière, une limite, et les parties « extrêmes » (c’est-à-dire les plus éloignées du centre) d’un territoire (CNRTL). Il faut donc un espace assez vaste pour parler de confins, ou en tout cas d’une distance au centre suffisante, soit en raison de l’éloignement, soit en raison de l’inaccessibilité. Les confins sont donc souvent des territoires enclavés, mal reliés, montagneux ou forestiers. Leur position frontalière (...)
- Porte
- Selon les dictionnaires usuels, une porte est une ouverture pratiquée dans des plans verticaux permettant la communication entre un espace et son extérieur. Ses racines indo-européennes ont leurs représentations en latin (porta) ou en grec (pylos) ; elles renseignent sur les multiples dimensions concernées, de port à porche, d’ouverture à barrière ou obstacle, de seuils, d’appui ou de passage.
À la fois lieu et instant de transaction entre espaces, une porte est donc bien plus qu’un (...) - Carte sensible
- Une carte sensible est une image utilisant une partie des règles de la sémiologie graphique pour représenter une information relevant du sensible ou de l’émotionnel. Se plaçant plutôt du côté des méthodes dite qualitatives, la carte sensible prend acte des limites des outils traditionnels de représentation de l’espace pour refléter certains aspects du réel, notamment l’espace vécu par les acteurs (et en particulier les acteurs peu dotés en capital spatial et culturel).
Une carte (...) - Lieu
- Un lieu est une portion d’espace sujette à des appropriations singulières et à des mises en discours spécifiques.
Au sens strict, un lieu n'a pas d'étendue ou une étendue limitée : on le parcourt à pied et on peut l'embrasser du regard. Mais alors que le paysage mobilise principalement le regard, on fréquente, on parcourt un lieu, on y agit. Dans un sens plus large, tout est question d'échelle et la Terre peut être considérée comme un lieu, d'autant plus qu'il est possible de (...) - Mobilité
- Dans son acception la plus générale, la mobilité désigne un changement de lieu accompli par une ou des personnes. Les individus et les groupes humains sont confrontés à l'exigence de maîtrise de la distance par la mobilité (Lévy et Lussault, 2003). Celle-ci ne se limite pas au déplacement physique effectif et aux techniques de transport, à l'accessibilité, mais elle embrasse les idéologies et les technologies du mouvement en cours dans une société. Elle rassemble donc à la fois : un (...)
- Institut national de l’information géographique et forestière (IGN)
- L’Institut géographique national (IGN) est un établissement public français jouant un rôle majeur dans la connaissance géographique, sis à Saint-Mandé, près de Paris.
Appelée Dépôt de la Guerre sous l’ancien régime, devenue ensuite le service géographique des armées, l’institution est transformée en organisme civil en 1940. L’IGN remplit plusieurs missions de service public : relevés topographiques, photographies aériennes, production de cartes, services aux (...) - Savane
- La savane est une formation végétale caractéristique du climat tropical à deux saisons. Il s'agit aussi de l'un des grands biomes terrestres. Contrairement à la steppe, la savane est une formation végétale fermée, c'est-à-dire recouvrant entièrement le sol. Elle est dominée par les herbacées mais les végétaux ligneux n'en sont pas absents.
La savane peut être climacique (apparue avec les conditions climatiques actuelles) ou secondaire (liée à l'action anthropique, par exemple (...) - Échelle
- Fréquemment utilisé en géographie, le terme « échelle » est polysémique. Parmi d’autres sens, il exprime aussi bien l’intensité d’un phénomène (échelle de Richter, échelle de Beaufort, etc.) que le rapport de réduction ou d’agrandissement d’un objet ou d’une représentation graphique (dessin, carte, photographie, etc.).
Au sens strictement cartographique, l'échelle désigne le rapport entre une distance réelle, mesurée dans l'espace terrestre et celle de sa (...) - Coefficient de corrélation de Pearson
- Le coefficient de corrélation de Pearson, noté R, est l’un des outils fondamentaux de la géographie quantitative et de l’analyse spatiale. Compris entre –1 et 1, il quantifie la corrélation entre deux variables. 1 est une corrélation positive absolue, –1 est une corrélation négative absolue, tandis que 0 correspond à une absence complète de corrélation. Une fois une corrélation établie, il est intéressant d’analyser les écarts au modèle. Ainsi, le PIB par habitant d’un pays (...)
- Développement durable
- Le concept de développement durable (sustainable Development) a été introduit en 1987 par le rapport dit Brundtland (Our Common Future) qui en donne la définition suivante : « mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » (Clément, 2004). Il fut adopté lors du Sommet de la Terre (Conférence mondiale des Nations Unies sur l’environnement) de Rio en juin 1992, sur la base d'un double constat (...)
- Temps de l’histoire
- Les trois temps de l’histoire correspondent à une théorie formalisée par l’historien et géographe Fernand Braudel, considéré comme le fondateur de la géohistoire (Ribeiro, 2012). C’est dans son travail sur la Méditerranée et le Monde méditerranée à l’époque de Philippe II (1949) qu’il développe ces trois temps, qui correspondent, au plan formel, aux trois parties de l’œuvre.
Le premier temps, celui des civilisations, de « la longue durée », est d’échelle (...) - Interspatialité, cospatialité
- Par interspatialité, on entend une interaction entre espaces. Les interspatialités peuvent se classer en trois familles : l'interface, l'emboîtement et la cospatialité.
- L'interface est la mise en contact de deux espaces. Par exemple, la frontière interétatique joue le rôle d'interface entre des États. La connexion se fait ici par une limite.
- L'emboîtement se caractérise par l'inclusion d'espaces les uns dans les autres. Le géographe connaît bien les emboîtements (...) - Flux
- On appelle flux l’écoulement, le transfert, d’une certaine quantité (de personnes, de véhicules, d’informations, de marchandises…), transportés en suivant un axe, lequel peut faire partie d’un réseau. La différenciation spatiale engendre nécessairement des flux entre des espaces complémentaires. Mais si les flux sont révélateurs de différenciations spatiales, ils sont aussi facteurs de leur apparition ou de leur maintien.
Françoise Bahoken (2016) distingue le flux (...)