Glossaire
Le vocabulaire de la géographie à travers plus de 1 600 entrées pour découvrir des mots, faire des liens, consolider ses connaissances, trouver des pistes bibliographiques... Ce glossaire est en perpétuelle amélioration depuis plus de 20 ans. Par ailleurs, plus de 1 200 entrées ont fait l'objet d'une relecture et d'une mise à jour systématiques entre 2020 et aujourd'hui (lettres D à Z).
Il existe 1644 termes dans le glossaire.
- Choke point, P.P.O., passage stratégique, goulet d'étranglement
- Un point de passage obligé, en anglais « choke point » est un passage stratégique en matière de transport maritime. Les passages clés pour le transport maritime sont les goulets d’étranglement, étroits, peu profonds, talons d’Achille de l’économie mondialisée (Rodrigue et Notteboom, 2017). Ce sont principalement des détroits ou des canaux, parfois des caps, qui s’accompagnent souvent d’une limite de capacité des navires (désignér par le suffixe —max comme dans panamax ou (...)
- Chenier
- En géomorphologie littorale, un chenier est une crête d’accumulation sableuse ou vaseuse consolidée, de forme mince et très allongée, parallèle au trait de côte. Ces longs cordons correspondent à d'anciennes plages (Rostain, 2016, p. 87). Ils forment le support de la végétation, voire de l'agriculture et de l'habitat, dans un milieu de marais maritime dont les parties basses sont des mangroves périodiquement recouvertes par les grandes marées. Le mot est identique en français et en anglais (...)
- Primauté, primatie
- En géographie urbaine, la primauté est la situation d'une ville au premier rang du classement, par sa population, parmi les villes d'un même ensemble : région, État par exemple. Le terme de primatie est souvent employé dans le même sens, du fait d’une traduction phonétique de l’anglais primacy, alors que ce second terme désigne déjà en français le lieu où siège le primat de la religion catholique.
Pour apprécier le degré de concentration et la hiérarchie urbaines, des (...) - Conflit environnemental
- Un conflit environnemental traduit l’opposition forte entre acteurs se traduisant par différents niveaux de violence, déclenchée par un équipement, une infrastructure ou une politique de protection (en projet ou réalisés) modifiant l’environnement (considéré au sens large) familier (quotidien, hebdomadaire, saisonnier) des dits acteurs, exerçant des activités ou résidant à proximité (Laslaz 2012 et 2019). L’échelle concernée est donc locale et régionale et le conflit implique la (...)
- Transcalaire
- L'approche transcalaire a été principalement théorisée par Géraldine Djament-Tran dans le domaine des risques. Magali Reghezza-Zitt la résume ainsi :
« les risques systémiques sont moins multiscalaires que transcalaires. Par ce terme, Géraldine Djament-Tran désigne la multiplication de phénomènes d'immanence – influence du niveau inférieur sur le niveau supérieur – et de transcendance – influence du niveau supérieur sur l'inférieur (Djament-Tran 2015, p. 68), de sorte que (...) - Réserves probables, prouvées, possibles (géologie)
- Les réserves sont, au sens géologique, l’état des ressources à un moment donné, et qui sont économiquement et techniquement récupérables avec les technologies et les coûts du moment. La notion se différencie donc de celle de ressource. La notion de réserve concerne essentiellement les ressources non renouvelables, minières ou énergétiques, et notamment celles en hydrocarbures.
On distingue trois types de réserves :
- Une réserve prouvée est une ressource qui a (...) - Wilderness
- La wilderness, née en Amérique du Nord, désigne l’ « état sauvage », ou plus spécifiquement la « nature sauvage », cette traduction justifiant l’usage du féminin en français. Julien Delord (2005) a proposé pour la traduire un mot de vieux français : la sauvageté, le terme n'ayant pas la connotation péjorative de la sauvagerie. Certains auteurs canadiens écrivent aussi le Wilderness au masculin et avec majuscule.
Au Canada et aux États-Unis, la wilderness est (...) - Pendage
- Le pendage est un terme de géologie et de géomorphologie qui désigne l’inclinaison des couches, pour la différencier de la pente topographique. Le pendage peut très bien être différent à la pente de la surface du sol, voire lui être perpendiculaire, comme sur le talus d'une cuesta (relief monoclinal dans lequel le pendage est inverse à la pente).
(JBB) avril 2023.
Pour aller plus loin
- Voir Derruau, Max. Les formes du relief terrestre. Notions de (...) - Régime (hydrologie)
- En hydrologie, le régime d'un cours d'eau désigne les variations saisonnières de son débit, c’est-à-dire l’alternance entre les basses eaux et les hautes eaux. On distingue les régimes monomodaux (ou régimes simples) et les régimes polymodaux (ou régimes complexes). Un régime monomodal n’a qu’une seule période de hautes eaux et une seule période de basses eaux par an, un régime polymodal en compte plusieurs.
Alice Nikolli d'après Saur, 2012, p. 55.
Source
- (...) - Raisonnement
- Le processus de raisonnement se met en marche dès lors qu’une question se pose à nous, dès lors que nous sommes confrontés à une situation qui pose un problème. Raisonner, c’est savoir réfléchir, avoir une pensée rationnelle dont les outils s’appuient sur des raisons. Pour raisonner il faut donc analyser les éléments dont on dispose, les mettre en relation les uns avec les autres et les confronter aux savoirs stockés en mémoire afin de construire une ou des interprétation(s) et (...)
- Discours, discours géographique
- Dans une perspective de sciences humaines et sociales, le discours peut être défini comme « résultat de l’activité langagière d’un acteur » (Garcia, 2013, p. 284) ou comme le fruit de « l’activité de sujets inscrits dans des contextes déterminés produisant des énoncés d’un autre ordre que celui de la phrase » (Maingueneau, 2009, p. 44).
Cette activité langagière peut relever de différentes modalités, verbale (orale ou écrite), iconique, gestuelle et peut associer (...) - Finance verte
- La finance verte désigne, en tout cas dans les discours des acteurs du secteur, une finance plus responsable sur le plan environnemental. En effet, en raison des dénonciations récurrentes des journalistes indépendants et des lanceurs d’alerte, une partie de l’opinion publique et du secteur bancaire et financier a pris conscience de son rôle majeur dans les dégradations environnementales, l’érosion de la biodiversité et les changements climatiques.
D’une part, les très grandes (...) - Polémogéographie
- La polémogéographie (du grec polemos, guerre) est l’étude spatialisée des conflits. Le terme a été proposé par Bruno Charlier (1999, 2001). Elle implique de s’intéresser aux rapports de force entre acteurs par leur traduction dans des lieux (d’occupation), des sites (de confrontation), des stratégies de contournement, d’affrontement, d’évitement. Elle postule que l’espace n’est pas un cadre, mais un dispositif socialisé du conflit (Laslaz, 2005 et 2016).
Lionel Laslaz.
(...) - Acceptation sociale
- L'acceptation sociale est le processus par lequel un groupe social admet la présence d’usages, de pratiques, d’infrastructures, de réglementations, de législations, voire de restrictions et de toutes formes de modifications de son espace de vie, sur un territoire qu’il partage avec d’autres acteurs, mais dont il est fréquemment propriétaire ou principal utilisateur, ou sur lequel il dispose de l’antériorité (Laslaz, 2012 et 2019).
Ce consentement formel traduit la capacité (...) - Imaginaire, imagination
- Avec le développement de la géographie humaniste et culturelle et la lecture subjective des relations que chaque être humain entretient avec l’espace géographique et les lieux, l’imaginaire est à considérer comme un « principe fondateur de notre condition territoriale » (Bédard et al., 2011), autrement dit de notre géographicité. Il est un « instrument pour entrer en relation avec le cosmos » (Grassi, 2005). Dans cette approche phénoménologique de l’espace, l’étude de (...)
- Concept, notion et savoir scolaire
- Une notion désigne le degré connaissance qu’on a d’un objet pensé. Dans la géographie scolaire, la notion d’espace, par exemple, renvoie à la façon dont quelqu’un (les élèves, les étudiants, les apprenants adultes, etc.) définit l’espace, ce qu’il recouvre. La notion est une construction, qui évolue au cours de la formation de l’individu, pour acquérir une forme de plus en plus précise et des contours de plus en plus nets.
Le concept est une connaissance consolidée et (...) - Droit à la ville
- Selon Henri Lefebvre à qui l'on doit cette notion (1972, p. 146), le droit à la ville est un « droit à la vie urbaine, à la centralité rénovée, aux lieux de rencontres et d’échanges, aux rythmes de vie et emplois du temps permettant l’usage plein et entier de ces moments et lieux ». Selon un texte de loi brésilien, le droit à la ville est aussi un « droit à la terre urbaine, à l’habitation, à l’assainissement environnemental, à l’infrastructure urbaine, au transport et (...)
- Dépendance automobile
- La notion de « dépendance automobile » est apparue au début des années 1990. Vincent Kaufman et Jean-Marie Guidez (1998) utilisent souvent le terme de dépendance pour traiter du recours systématique à l'automobile, y compris pour des trajets très courts. Gabriel Dupuy en donne une définition précise : elle désigne un système complexe dans lequel l'usage de l'automobile est central. La connotation est négative, selon Gabriel Dupuy (1999, p. 7) qui se réfère aux drogues qui fournissent (...)
- Conscience disciplinaire
- Le concept de « conscience disciplinaire » a été proposé et construit dans le cadre de recherches en didactiques des disciplines menées au laboratoire Théodile-CIREL (Reuter, 2007 ; Cohen-Azria et al. 2013). Cette équipe de recherche définit la conscience disciplinaire comme « la manière dont les acteurs sociaux, et plus particulièrement les acteurs scolaires, (re) construisent les disciplines scolaires » (Reuter, 2007, p. 57). La notion de (re)construction permet d’interroger, (...)
- Grande accélération
- La Grande accélération désigne l’amplification brutale, à l’âge industriel et surtout depuis le milieu du XXe siècle de l’ensemble des processus d’origine humaine conduisant à modifier l’environnement. D’après Michel Lussault (2024, p. 30–31), l’expression est à l’origine la description de la forme prise, sur les graphiques, par les courbes des changements environnementaux globaux : CO2 dans l’atmosphère, déforestation, population urbaine, consommation d’eau, etc. (...)