Glossaire
Le vocabulaire de la géographie à travers plus de 1 600 entrées pour découvrir des mots, faire des liens, consolider ses connaissances, trouver des pistes bibliographiques... Ce glossaire est en perpétuelle amélioration depuis plus de 20 ans. Par ailleurs, plus de 1 200 entrées ont fait l'objet d'une relecture et d'une mise à jour systématiques entre 2020 et aujourd'hui (lettres D à Z).
Il existe 1650 termes dans le glossaire.
- Tourisme durable
- Le tourisme durable est défini par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) comme un tourisme « qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil ». En prenant en compte les injonctions du développement durable, le tourisme durable se présente alors comme une alternative aux pratiques touristiques traditionnelles de masse, et (...)
- Ménagement
- En géographie et en urbanisme, le ménagement désigne une réaction aux excès de l’aménagement. Le parallèle entre des deux termes permet un jeu de mots facile, « à ménager, aménager », et il est ancien (par exemple, dans un titre de Roger Brunet en 1994). Mais les usages plus récents vont au-delà : pour Thierry Paquot (2021, cité par Lussault, 2024, p. 188), « le ménagement en architecture, urbanisme, paysagisme, design, se doit de pratiquer le cas par cas, le sur-mesure et le avec (...)
- Gradient
- On appelle gradient « la variation d'intensité d'un phénomène par unité de distance entre un point et un centre (ou un axe) donné » (Pumain et Saint-Julien, 1997, p. 85). Le terme vient notamment des sciences physiques, où il désigne par exemple la décroissance graduelle d'un champ magnétique entre les polarités positives et négatives. Le gradient est le contraire des seuils.
Dans une approche quantitative, en analyse spatiale, On peut ainsi modéliser les gradients de densité qui (...) - Solutions fondées sur la nature
- Les solutions fondées sur la nature (SFN), ou nature-based solutions (NBS) en anglais, désignent l’ensemble des pratiques visant à restaurer ou à reproduire des processus naturels dans le but d’améliorer à la fois la santé des écosystèmes et le bien-être des sociétés (Rey et al., 2018). La promotion des solutions fondées sur la nature est portée par l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN) qui organise plusieurs conférences et publie des rapports à ce sujet à (...)
- Prospective territoriale, géographie prospective
- La géographie prospective, ou prospective territoriale (en anglais foresight), est une démarche qui peut être utilisée en géographie, en aménagement, en urbanisme, et dans les sciences sociales en générale. Chloë Vidal (2015, p. 257) la définit comme « une philosophie de l’action collective s’efforçant de répondre à la nécessité politique de « conjuguer » les temps (passé, présent, futur) et d’offrir une représentation cohérente de l’avenir ». La question est pour elle (...)
- Latifundisme
- Antonyme : microfundisme Le latifundisme désigne les structures agraires marquées par la présence de grandes propriétés caractérisées à la fois par leur taille, de quelques centaines d’hectares à des dizaines de milliers d’hectares, et par des modes de culture très extensifs. Historiquement, dans l’antiquité romaine, les latifundia (pluriel de latifundium) correspondaient à ce type d’exploitation.
De nos jours, la terminologie espagnole (latifundios) s’est peu à peu imposée (...) - Ruralité
- La ruralité désigne, au sens premier, le caractère de ce qui est rural. Dans une acception plus étroite, on peut retenir que le mot « fait référence à l’ensemble des représentations collectives associées à la vie dans les espaces ruraux. Proche de l’idée de mode de vie, le mot est apparu à la fin des années 1990 pour désigner un lien, dans sa dimension anthropologique, aux différents contenus de l’espace rural (de moins en moins agricole mais plus tourné sur l’environnement, le (...)
- Écologie profonde
- L’écologie profonde (deep ecology) est un mouvement qui prône l’instauration de changements radicaux et un basculement vers un nouveau paradigme dans le rapport des sociétés à leurs environnements, en opposition avec le modèle dominant. Elle appelle ainsi à la rupture avec la relation d’instrumentalisation de la nature et à la reconstruction du lien social en intégrant des valeurs telles que la solidarité, l’équité, l’égalitarisme, la symbiose. Son nom français est une (...)
- Représentation (en didactique de la géographie)
- Voir aussi : Représentation (définition générale) Le concept de représentation est présent dans différents champs de pensée et de savoir (psychologie, sociologie, sciences cognitives, histoire, géographie…), champs dans lesquels il peut recouvrir des significations changeantes. De ce fait il est polysémique, et bien que toujours affublé d’un adjectif : culturelle, spatiale, mentale, cognitive… il a une double signification. Il peut faire référence à un processus, l'action de (...)
- Ville durable
- Le concept de ville durable désigne une ville qui cherche, en application des principes du développement durable, à prendre en compte dans ses aménagements et son fonctionnement les enjeux sociaux, économiques et environnementaux : « économiquement viable, socialement vivable et respectueuse de l’environnement, cette version urbaine du développement durable reprend les trois piliers de ce dernier en y ajoutant la participation citoyenne » (Boyer et Tommasi, 2018).
La notion de ville (...) - Aridité, sécheresse, pénurie d'eau
- Le mot « aride » qualifie un manque d'eau ; par extension, aride peut signifier stérile (Dictionnaire de l’Académie, 9e édition). Selon le géographe Jean Demangeot (2009), l’« aridité résulte de la combinaison de la faiblesse des précipitations (moins de 250 mm environ) et de la puissance de l’évaporation (plus de 2 000 mm) ». Les typologies de l’aridité sont nombreuses dans la littérature scientifique. La classification la plus diffuse est celle de W. P. Köppen. Inventée (...)
- Structurant (effet)
- Les effets structurants liés à l’implantation de nouvelles infrastructures de transport sont les modifications (économiques, sociales, paysagères, etc.) engendrées par ces infrastructures. Ces effets sont les plus visibles quand on ouvre un axe là où il n'en existait aucun, par exemple dans le cas des fronts pionniers (on peut penser au Rondônia étudié par Hervé Théry depuis 1975, lire : Théry, 2022).
La question se pose différemment dans le cas d'axes s'ajoutant aux réseaux (...) - Exploration urbaine (urbex) et ruin porn
- L’exploration urbaine, appelée aussi urbex, mot-valise issu de l'anglais urban exploration, est définie par Bradley Garrett comme une « pratique consistant à documenter, redécouvrir et explorer physiquement des espaces éphémères, obsolètes, abandonnés, en ruine et infrastructurels au sein de l’environnement bâti, sans en avoir la permission » (2014, p. 1). Elle repose en théorie sur un corpus de règles qui sont en pratique inégalement respectées : ne rien forcer pour pénétrer (...)
- Urbanité
- L'urbanité renvoie, dans le sens courant, à une qualité d'individus se comportant de manière polie avec autrui et dans une deuxième acception, propre à la géographie, au caractère urbain d'un espace.
Dans cette seconde acception, l'urbanité peut être définie comme procédant du « couplage de la densité et de la diversité des objets de société dans l'espace » (Lussault, 2003). L'urbanité apparaît ainsi comme un caractère propre de la ville dont l'espace est organisé pour (...) - Écoféminisme
- L'écoféminisme est un courant des éthiques environnementales qui pose au centre de sa réflexion la question des relations de genre et de domination dans l'approche de la protection environnementale. L’écoféminisme, écrit Catherine Larrère (2012, p. 105) « a mis au cœur de sa réflexion les connexions qui existent entre la domination des hommes sur la nature et celle qu’ils exercent sur les femmes ». Le mot date des années 1980, mais l'origine du mouvement peut remonter au moins à la (...)
- Île, insularité, îléité
- L’île peut être définie comme une terre entourée d’eau. Cette discontinuité physique génère en soi des contraintes : l’éloignement, l’isolement, l’enclavement. Avec la mondialisation et les processus de déterritorialisation afférents, ces contraintes tendent en partie à s’effacer (Bernadie-Tahir et Taglioni, 2005), ou être transformées en atouts. L’île constitue un « bon objet géographique », selon la formule de Philippe Pelletier. On peut l’appréhender soit comme une (...)
- Territoire
- Au sens large, le territoire est une portion d'espace appropriée.
« Notion phare de la géographie » (Gonin, 2024), c'est l'un des mots les plus polysémiques de la discipline, d'autant qu'il est couramment utilisé dans le langage commun comme synonyme d'espace. Maryvonne Le Berre distingue trois éléments de définition qui remonte aux premiers usages du mot territoire à l'époque moderne : ce sont la domination (un pouvoir qui s'exerce sur elle), l'aire (dominée par ce contrôle (...) - Banane bleue
- L'expression « banane bleue » est un terme médiatique qui a parfois été employé dans les années 1990 et jusqu'au début des années 2000 pour désigner la dorsale européenne, à la suite d'une étude statistique de Roger Brunet sur les villes européennes, produite pour la DATAR en 1989. L'étude isolait un arc de villes de premier ordre économique reliant l'Angleterre, la vallée du Rhin et l'Italie du Nord. La cartographie de cette zone arquée, d'abord en rose, puis reproduite en bleu dans un (...)
- Tigres asiatiques, bébés tigres
- Les « tigres asiatiques », aussi appelés « bébés tigres » sont au nombre de cinq : la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, le Vietnam et les Philippines. Ces États dits « nouveaux pays exportateurs » (NPE) sont des pays émergents dont la croissance repose sur une économie extravertie qui se fonde sur les exportations et l’attraction d’investissements directs étrangers (IDE) des pays industrialisés. Ils succèdent aux « dragons asiatiques » (Hong-Kong, Corée du Sud, Taïwan (...)
- Espace vécu
- Le concept d'espace vécu a été popularisé par Armand Frémont (1933–2019) en 1976 grâce à l'ouvrage La région, espace vécu Selon Frémont, l’espace a non seulement une réalité « physique » mais il est également « vécu », approprié, ressenti quotidiennement par ses habitants qui ont une pratique de ces lieux, des cheminements préférentiels, une mémoire de ces lieux.
Ce concept et sa popularisation à la fin des années 1970 a permis le développement d'une nouvelle (...)