Glossaire
Le vocabulaire de la géographie à travers plus de 1 600 entrées pour découvrir des mots, faire des liens, consolider ses connaissances, trouver des pistes bibliographiques... Ce glossaire est en perpétuelle amélioration depuis plus de 20 ans. Par ailleurs, plus de 1 200 entrées ont fait l'objet d'une relecture et d'une mise à jour systématiques entre 2020 et aujourd'hui (lettres D à Z).
Il existe 1650 termes dans le glossaire.
- Territoire
- Au sens large, le territoire est une portion d'espace appropriée.
« Notion phare de la géographie » (Gonin, 2024), c'est l'un des mots les plus polysémiques de la discipline, d'autant qu'il est couramment utilisé dans le langage commun comme synonyme d'espace. Maryvonne Le Berre distingue trois éléments de définition qui remonte aux premiers usages du mot territoire à l'époque moderne : ce sont la domination (un pouvoir qui s'exerce sur elle), l'aire (dominée par ce contrôle (...) - Territoire, territorialisation, territorialité
- Voir aussi : Territoire Voir aussi : Déterritorialisation, reterritorialisation Le territoire est un espace délimité, approprié par un individu ou une communauté, sur lequel s’exerce un pouvoir (Gonin, 2024). Les territoires s'étudient donc en fonction des mailles de gestion de l'espace mais ils peuvent être emboîtés.
La territorialisation est un processus qui consiste en une appropriation qui peut être juridique et économique (la propriété) ou symbolique (le sentiment (...) - Aménagement du territoire, aménagement des territoires
- L'aménagement du territoire désigne l'ensemble des politiques mises en œuvre pour encadrer ou infléchir les évolutions d'un territoire généralement à l'échelle de l'État en fonction de choix politique et du contexte. L'aménagement est l'une des formes de l'appropriation d'un territoire. La racine latine d'aménagement, manere, évoque la maison, le manse, le manoir. Aménager comme emménager ou déménager fait allusion, originellement, à l'espace domestique et à des actions de la vie (...)
- Espace productif, territoire productif
- L'espace productif est la dimension spatiale du système productif, c'est-à-dire d'un ensemble d'activités productives fonctionnant en système.
Alors que le système productif est reproductible (il existe dans le monde plusieurs grappes d'entreprises innovantes, plusieurs bassins miniers en reconversion, plusieurs zones franches littorales), l'espace productif est situé : il n'existe qu'une Silicon Valley, qu'un Bassin lorrain, qu'une seule Shenzhen.
Cela n'empêche pas un espace (...) - Maillage
- Conformément à l’image du filet, le maillage est un découpage de l’espace par des systèmes de lignes. Ce terme fut particulièrement employé dans les années 1990 dans le cadre de l’analyse spatiale. Selon les mots même de Roger Brunet, principal promoteur du concept, le maillage est « l’ensemble des filets qui situent les lieux dans les mailles » (Brunet, 1995). « La maille n’est donc pas les fils, c’est ce qui est entre les fils » (Brunet, 1997). De nos jours, le terme de (...)
- Enclave, exclave, périclave, enclave urbaine
- Voir aussi : enclavement, désenclavement
Une enclave est un territoire enfermé dans un autre (de la racine latine clavis, clé ou verrou). C'est le cas par exemple du Vatican avec l'Italie, du Lesotho avec l'Afrique du Sud, ou, à une autre échelle, de l'enclave des Papes en France, une partie du Comtat Venaissin rattaché à la région PACA et enclavé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Les enclaves existent à toutes les échelles, depuis les parcelles sans accès sur la voie publique (...) - Finage
- Le finage désigne traditionnellement, en géographie, le territoire exploité par une communauté villageoise. Il s'étendait au rythme des essartages dans les périodes de croissance démographique et se rétractait par enfrichement après les crises démographiques. Les historiens ruralistes ont fait du Moyen-âge central une période importante de fixation de l'habitat rural. Sous l'influence de l'Église, les limites du finage tendaient progressivement à coïncider avec celles de la paroisse, la (...)
- Justice spatiale
- La notion de justice spatiale ne doit pas être entendue comme une justice entre les lieux, mais comme la dimension spatiale de la justice entre les hommes. Parce que les sociétés organisent l'espace qu'elles habitent, les territoires reflètent les rapports sociaux.
La notion de justice spatiale est pertinente à toutes les échelles, du local (opposition des beaux quartiers et des taudis urbains, conflits fonciers entre propriétaires et paysans sans terre) au mondial (contraste entre les (...) - Contrastes (spatiaux)
- Différenciations spatiales résultant de facteurs divers : héritages historiques, administratifs (maillages territoriaux) ; différences de capacités de développement ; dotation en ressources de tout type.
Le constat, la mesure et l'explication des discontinuités et des contrastes spatiaux sont au cœur de l'analyse géographique qui peut alors guider l'action des agents (individus, institutions, etc.) et la politique d'aménagement du territoire en faveur de mesures d'équité socio-spatiale (...) - Acteurs spatiaux, action spatiale
- Les acteurs sont, en géographie, l'ensemble des agents (individus, groupes de personnes, organisations) susceptibles d'avoir, directement ou indirectement, une action sur les territoires. Le féminin est actrice (une entreprise actrice d'un territoire). Les échelles de l'action vont de l'individu à l'État et aux structures transnationales, en passant par les entreprises, les collectivités locales, les associations, etc. Les acteurs ont leurs représentations mentales et patrimoniales, leurs (...)
- Espace
- L’espace est un terme ambigu désignant toute étendue, à n’importe quelle échelle ; comme le note Dylan Simon (2024), « les usages du mot sont nombreux et multiples, vernaculaires, ordinaires, autant que scientifiques ou construits ». Son approche varie aussi selon les disciplines : espace idéal de la philosophie, espace cosmique de l’astronomie, espace euclidien (ou non) des mathématiques, espace subjectif de la psychologie… Il est courant de désigner spécifiquement l’espace (...)
- Disparité
- La notion de disparité désigne, dans son sens premier, une absence d’égalité, une disproportion entre deux choses que l’on compare, et souvent que l’on quantifie. Le terme de disparités, la plupart du temps utilisé au pluriel, est arrivé en géographie par l’intermédiaire des sciences économiques mais aussi d’organismes officiels tels que l’INSEE, l’ANCT, l’Observatoire des territoires… pour qui les expressions de disparités spatiales, de disparités économiques ou (...)
- Conflit d'acteurs et conflit d'usages
- Voir aussi : acteurs spatiaux, action spatiale
Un conflit d'acteurs est un conflit opposant des acteurs ou, plus souvent, des groupes d'acteurs, sur un territoire. L'un des conflits d'acteurs les plus courants concerne les projets d'aménagement d'un territoire, avec un groupe favorable, structuré autour d'arguments développementalistes (croissance et emplois), et un groupe opposé, fédéré par des arguments environnementalistes (défense de la nature et de la biodiversité) ( voir conflit (...) - Bifurcation
- Une bifurcation est un changement de direction choisi, radical et systémique. Dans la trajectoire (d’une personne, d’un territoire, d’une société, de l’humanité…), la bifurcation s’oppose aux changements progressifs ou graduels (par degrés successifs). Le terme est peu employé en géographie des transports, qui parle pourtant de directionnalité. Il est surtout presque absent du langage de l'épistémologie, qui préfère parler de changement de paradigme (Kuhn, 1962).
En (...) - Identité, identité territoriale
- L’identité est le « caractère de deux ou plusieurs êtres identiques » (CNTRL). C’est donc un des fondements de l’appartenance à un groupe et une composante de la territorialité. La notion d'identité renvoie à la fois à ce qui est semblable (similarité à l’intérieur d’un groupe) et à ce qui est distinct (singularité par rapport à autre groupe).
Cette notion a été particulièrement étudiée en psychologie, en science politique (mouvements identitaires, régionalisme…) (...) - Village (en France)
- voir village (dans le monde)
Le terme village peut désigner, en France, des communes dont la population est relativement limitée, ou bien le bourg d’un territoire communal à l'habitat dispersé. Si le mot est d’usage courant, il est difficile d’en donner une définition rigoureuse car divers seuils de population peuvent être mobilisés. Un seuil important est 3 500 habitants, qui est par exemple le maximum de population visé par l’Association des maires ruraux de France (AMRF) pour (...) - Confins
- Les confins (toujours au pluriel) désignent à la fois une frontière, une limite, et les parties « extrêmes » (c’est-à-dire les plus éloignées du centre) d’un territoire (CNRTL). Il faut donc un espace assez vaste pour parler de confins, ou en tout cas d’une distance au centre suffisante, soit en raison de l’éloignement, soit en raison de l’inaccessibilité. Les confins sont donc souvent des territoires enclavés, mal reliés, montagneux ou forestiers. Leur position frontalière (...)
- Porte
- Selon les dictionnaires usuels, une porte est une ouverture pratiquée dans des plans verticaux permettant la communication entre un espace et son extérieur. Ses racines indo-européennes ont leurs représentations en latin (porta) ou en grec (pylos) ; elles renseignent sur les multiples dimensions concernées, de port à porche, d’ouverture à barrière ou obstacle, de seuils, d’appui ou de passage.
À la fois lieu et instant de transaction entre espaces, une porte est donc bien plus qu’un (...) - Taux d’emploi (ou intensité d’emploi)
- Le taux d’emploi (ou intensité d’emploi) désigne le ratio entre le nombre d’emplois et le nombre d’habitants (Vassal, 2024). C’est un indicateur statistique qui permet de mesurer la concentration d’emploi dans les territoires. Les centres des grandes agglomérations ont un taux d’emploi élevé tandis que les espaces périurbains et ruraux, plus résidentiels, ont moins d’emplois par habitant. Cet écart a tendance à se creuser dans le temps en raison de la concentration croissante des (...)
- Écart simple, écart-type et écart standardisé à la moyenne
- L'écart simple est un écart par rapport à la moyenne : si la valeur d'une variable, pour un individu statistique donné, est inférieure à la moyenne des valeurs de l'ensemble du groupe observé, cet écart sera négatif ; il sera positif si sa valeur est supérieure à la moyenne du groupe.
L'écart-type rend compte de la dispersion des valeurs d'une variable : plus les variables sont dispersées autour de la moyenne, plus l'écart-type est élevé.
L'écart standardisé à la moyenne (...)