Notion en débat. Le patrimoine
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Tenter de donner une définition de ce que recouvre la notion de patrimoine est un exercice qui reste, encore aujourd’hui, acrobatique. Tout d’abord, puisque le patrimoine n’existe pas a priori : il n’est ni donné, ni acquis, il se « fabrique » (Heinich, 2009). C’est une stricte construction sociale. Plus encore, en suivant les pistes lancées par Laurajane Smith dans son ouvrage Uses of Heritage, le patrimoine peut être considéré comme une action dans le présent qui a des conséquences matérielles directes (Smith, 2006). Il n’est pas seulement un objet sur lequel s’appliquent des politiques managériales, il agit à son tour ((Voir par exemple le Congrès de l’Association of Critical Heritage Studies, « Le patrimoine, ça change quoi ? », Montréal, 6-8 juin 2016.)). Dans cette perspective, David Harvey souligne que le « “patrimoine”, ce n’est pas un nom, c’est un verbe (Harvey, 2001, p. 327) ». Il change le statut de ce qu’il désigne, charge d’un certain pouvoir celui qui l’a fabriqué ou en conteste la raison d’être, et transforme celui qui le reçoit. Il serait erroné, ensuite, de croire que le patrimoine reste figé. Il peut être conservé, restauré, valorisé, déplacé, déclassé, abandonné, contesté, re-sémantisé ou, encore, détruit. Sensible à la fuite du temps et aux évolutions du monde, il n’est donc jamais stable et statique, mais toujours malléable et plastique. Il est subjectif, manipulable, évolutif et, souvent, conflictuel. C’est d’ailleurs pourquoi il est une source précieuse pour la compréhension des sociétés contemporaines.
Ainsi, et cette idée est désormais hégémonique dans le champ des études patrimoniales, parler de patrimoine ne revient pas uniquement à évoquer l’ensemble extensible à l’envi d’objets, matériels ou immatériels, qu’il désigne, mais aussi à rendre compte du processus par lequel ces derniers obtiennent le statut de patrimoine : la patrimonialisation. Ce néologisme qualifie l’ensemble des événements, impliquant des acteurs pluriels, qui transforment la chose, quelle qu’elle soit, en patrimoine. C’est pourquoi, selon Lucie Morisset, le patrimoine et la patrimonialisation sont un « écosystème » (Morisset, 2009, p. 18). Par ailleurs, ces objets patrimoniaux peuvent aussi être dépourvus de leur statut : c’est la dépatrimonialisation, sujet encore peu étudié dans les sciences humaines et sociales ((Un nouveau séminaire « Dé-patrimonialisations » organisé par Romain Bertrand et Mathilde Bielawski (ULL2-LADEC) en 2020-2021 donne des pistes d’analyse de ce phénomène.)).
Tous ces processus s’effectuent suivant des finalités politiques, sociales, économiques, culturelles et territoriales, parfois contradictoires. Le patrimoine est donc un instrument. Il a des usages politiques et sociaux. Une brève plongée dans le contexte français actuel permet de mesurer l’omniprésence de l’utilisation du patrimoine : entre les débats enflammés autour de la restauration de Notre-Dame de Paris ((Voir le dossier de l’Institut national du patrimoine qui recense des articles autour de la polémique, en ligne.)), et ceux, non moins vifs, au sujet des dégradations de statues désormais contestées, l’appareil communicationnel déployé autour du « loto du patrimoine » ((Pour une analyse approfondie du sujet, voir l’Observatoire du loto du patrimoine, en ligne.)), ou encore l’entrée soudaine, à l’été 2019, d’un chapitre consacré à cette notion et ses « enjeux géopolitiques » dans les programmes scolaires – venant remplacer un chapitre initialement prévu sur « pauvreté et inégalité dans le monde » ((Thème 4 « Identifier, protéger et valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques » pour les terminales, spécialité HGGSp. Voir le programme sur Géoconfluences.)).
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Une fois tout ceci posé, plusieurs voies s’offrent à nous pour s’emparer de la notion de patrimoine. Plutôt qu’un historique ou une généalogie du terme, cet article revient d’abord sur quelques temps forts dans l’évolution de l’appréhension du patrimoine dans un contexte global – et pas uniquement français – pour comprendre, par ce qu’il n’est plus, ce qu’il est aujourd’hui devenu. L’idée qui guide son écriture est précisément de saisir que de réduire le patrimoine à une définition unique et figée ne peut être satisfaisant, ne venant que réduire l’amplitude extraordinaire du concept et la pluralité des processus et pratiques qu’il englobe. Ainsi, loin d’épuiser les points de friction que cette notion soulève, je me concentrerai sur deux aspects qui apparaissent centraux : la question des discours, d’une part, et le rapport à la temporalité, d’autre part.
1. Ce que le patrimoine n’est plus
Le terme patrimoine, du latin patrimonium, est utilisé de façon systématique dans la langue française depuis le milieu du XXe siècle, et son utilisation est notamment formalisée par l’Unesco. Cette notion supplante entre autres celle de « monuments historiques » qui prévalait depuis l’instauration, en 1830, du poste d’inspecteur général des Monuments historiques. Ce glissement sémantique ne témoigne pas, pour autant, d’un changement notable de ce que recouvre le patrimoine : il reste, jusque dans les années 1970, majoritairement matériel et bâti, monumental, architectural, rare et précieux. Le patrimoine évoque avant tout la grandeur de chaque nation.
Le point de basculement se situe lors de l’« inflation patrimoniale » ou, en anglais, le « heritage boom » (Harrison, 2013). Phénomène survenu à l’échelle mondiale dans les années 1980, quoique touchant avant tout les sociétés occidentales, il bouleverse la conception du patrimoine. Cela correspond en effet à un élargissement des contours de la notion, d’un patrimoine monumental, religieux et souvent aristocratique, vers les patrimoines populaire, urbain, contemporain, rural et naturel résultant notamment de la désindustrialisation, de la crise économique et sociale, et de la prise de conscience de l’utilité du patrimoine comme outil de réaffirmation d’un passé commun, partagé par une société. Cette extension a ensuite conduit, entre autres, à la prise en compte progressive du patrimoine immatériel, confirmée par la signature de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco en 2003 ((Texte de la Convention en ligne. Pour une étude, voir notamment : Chiara Bortolotto, Le Patrimoine culturel immatériel : enjeux d’une nouvelle catégorie, Paris, Éditions de la MSH, 2015.)).
Les objets patrimoniaux sont donc aujourd’hui définis par leur diversité : architecture, monuments, œuvres d’art, objets du quotidien, biens immatériels, pratiques, traditions intellectuelles, sites, paysages, traces biologiques, animaux, ou encore données numériques pour ne citer que les exemples les plus parlants. Tout, donc, ou presque, peut devenir patrimoine.
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Parallèlement à cet élargissement de la notion, un déplacement du regard dans la manière d’étudier le patrimoine s’est aussi produit. D’abord dominées par une approche gravitant autour du triptyque « histoire, mémoire, monument », avec une prédominance de la matérialité, les études sur le patrimoine ont naturellement étendu leurs objets de recherche. Aussi, nous l’avons vu, de la recherche d’une définition intrinsèque du patrimoine, impossible à fixer, les études se sont concentrées vers les processus de patrimonialisation et leurs usages. Dans cette dynamique, un champ de recherche a vu le jour entre 2006 et 2010, celui des critical heritage studies ou études critiques du patrimoine ((Les études critiques du patrimoine ne se sont développées en France que récemment, bien que les méthodologies et les approches étaient revendiquées depuis des années. En 2020-2021, un séminaire à l’EHESS insiste, pour la première fois, sur ce champ de recherche : « Critical heritage studies. Épistémologies, réception et actualité (Europe, Asie, monde) », organisé par Caroline Bodolec, Cyril Isnart et Claudie Voisenat.)). Bien que composées de diverses traditions épistémologiques, il tend vers une trajectoire commune et partagée par celles et ceux qui s’en réclament : diversifier les objets de recherche, sources, terrains, méthodes et pratiques afin de décentrer nos regards et désoccidentaliser, voire déseuropéaniser, nos approches. Il s’agit donc d’être « critique » sur la production du patrimoine, en reconnaissant que ce dernier a eu, de fait, des usages politiques soutenant « nationalisme, impérialisme, colonialisme, élitisme culturel, triomphalisme occidental et exclusion sociale fondée sur les classes et les ethnies » (Manifeste des Critical Heritage Studies, disponible en ligne). En somme, ce champ n’invite à rien de moins que suivre le tournant général des sciences humaines et sociales. Cela ne signifie pas pour autant que les études suivant ces directions ont attendu le manifeste des études critiques du patrimoine, daté de 2012, pour se développer, loin s’en faut, mais seulement que ces dernières se sont formalisées en se fondant sur des références communes. L’un des points d’ancrage de ce champ est le travail sur les « discours » qui font le patrimoine ou, plus exactement, la reconnaissance de leur pluralité. C’est sur cet aspect que je souhaiterais m’attarder.
2. De la pluralité des discours patrimoniaux
Tandis que le patrimoine est la plupart du temps « muet », les discours sont l’essence même de sa fabrication. En effet, toute mise en patrimoine est précédée ou accompagnée d’un discours sur l’objet concerné. C’est pourquoi l’on peut affirmer que le patrimoine est résolument performatif : n’est patrimoine que ce qui est nommé comme tel à un moment donné, ou pour le dire autrement, c’est le discours sur le patrimoine qui fait le patrimoine. En ce sens, le patrimoine peut même être considéré comme un acte de langage, ce que soulignait bien la phrase évocatrice de David Harvey mentionnée plus tôt. Et puisqu’il est fabriqué par des discours, le patrimoine est avant tout une question de récits. Ces derniers structurent les processus de patrimonialisation tout comme ils en sont l’émanation.
Les objets à patrimonialiser sont toujours saisis par celles et ceux qui s’en emparent comme autant de moyens de transmettre leurs discours. Le patrimoine est produit pour le rôle qu’il a à jouer à un moment donné pour certains acteurs, qu’ils soient étatiques, institutionnels, associatifs ou citoyens – autrement, pourquoi le patrimoine ? Le concept majeur qui a sous-tendu la naissance des études critiques du patrimoine, et qui en constitue encore aujourd’hui un pilier, bien que critiqué à son tour, est celui d’« authorized heritage discourses » – qui, dans sa traduction française « discours patrimonial autorisé » perd quelque peu de sa force. Proposé par Laurajane Smith (2006), cette expression met en lumière l’existence de discours dominants portés sur le patrimoine dans les sociétés modernes occidentales, discours qui reproduisent ceux des élites, qui transmettent une histoire consensuelle, souvent linéaire, basée sur des valeurs nationales, qui sont fondés sur une certaine vision de l’esthétique et qui sont portés par les « experts » (Gentry et Smith, 2019, p. 1148-1168). Au-delà des contextes nationaux, ce concept s’attaque aussi, directement, à l’hégémonie du concept de « patrimoine mondial » porté par l’Unesco qui reflète (ou reflétait) un mode de pensée occidentalo-centré. Il s’agit dès lors de penser des conceptions plurielles du patrimoine, dans différents contextes, et de ne plus prendre la conception occidentale du patrimoine, longtemps fondé sur les notions de culture matérielle, monumentalité et grandeur, comme point de référence.
Document 1. La façade d'un bâtiment socialiste abandonné à Zaporizhzhia, Ukraine
Cliché : Julie Deschepper, 2018.
Le patrimoine agit et il est aussi une expérience (Tornatore, 2019). Daniel Fabre évoquait les « émotions » qu’il provoque (Fabre, 2013). Sans vouloir lui conférer trop de pouvoir, il faut bien prendre en compte que le patrimoine est aussi construit par la réception, émotionnelle et corporelle, qu’en font les personnes visées par sa fabrication (Smith et al., 2018). C’est là que se joue la pertinence et l’efficacité, ou non, du discours porté par l’objet qui les supporte, c’est là aussi que se mettent en place les discordances et les tensions. En effet, il existe toujours, sur un même objet, plusieurs discours qui sont quant à eux non ou moins « autorisés » (au sens évoqué plus haut). Un certain nombre de travaux se sont donc concentrés sur les patrimoines qualifiés de « dissonants » (Tunbridge et Ashworth, 1996), « contestés » (Dann et Seaton, 2001) ou « conflictuels » (Gravari-Barbas et Veschambre, 2003), et sur les « résistances et usages contestataires du patrimoine » (Bondaz et al., 2012). Aujourd’hui, l’existence de ces discours et pratiques pluriels est reconnue, et tout l’enjeu est de redonner leur place à ces « frictions » patrimoniales (Karp et al., 2006) et à la « multi-vocalité morale, politique et économique que peut exprimer et porter le patrimoine » (Bondaz et al., 2012, p. 18). Concrètement, il s’agit autant de travailler sur les contradictions, les contestations et les alternatives au patrimoine tel que posé actuellement dans nos sociétés, que de (re)donner la voix aux acteurs et actrices du patrimoine qui ont été ou sont encore exclu(e)s des processus de patrimonialisation (en particuliers aux minorités de genre, de classe et d’ethnie et aux communautés marginalisées), et les replacer au cœur des récits et travaux sur cet objet de recherche, et ce dans des contextes variés dont il faut toujours souligner la singularité.
La production, toujours exponentielle, de recherches sur le patrimoine témoigne de cette diversification des approches, et de la permanente attractivité du patrimoine comme prisme d’analyse des sociétés au passé, au présent et au futur.
3. Patrimoine et temporalité(s)
Le dernier congrès de l’Association of Critical Heritage Studies d’août 2020 s’intitulait justement « Heritage Futures » ((Le congrès était coordonnée par Rodney Harrison dont les derniers projets sont justement consacrés à la question du futur : Rodney Harrison, Deterritorializing the future : heritage in, of and after the Anthropocene, London, Open Humanities Press, 2020 ; Rodney Harrison, Caitlin DeSilvey, Cornelius Holtorf et alt., Heritage Futures: Comparative Approaches to Natural and Cultural Heritage Practices, London, UCL Press, 2020.)). En invitant à penser – les études sur – le patrimoine au futur, ce titre sous-tend deux idées qui me semblent fondamentales lorsque l’on évoque aujourd’hui cette notion.
D’abord, le fait que le patrimoine porte en lui un certain rapport au temps puisqu’il se fonde sur un dialogue constant entre le passé, le présent et le futur, voire l’éternel (Deschepper, 2018, p. 491-506). Le patrimoine est en effet un « regard particulier sur l’histoire » (Rousso, 2003, p. 13), un outil de son écriture et un moyen de construire une mémoire dans une société donnée à un moment donné. Dans cette perspective, les objets patrimoniaux peuvent, dans une certaine limite, être considérés comme une forme sensible de la mémoire subjective d’une société, ce que Maurice Halbwachs définit comme la « mémoire collective » : une « reconstruction du passé […] [qui] adapte l’image des faits anciens aux croyances et aux besoins spirituels du présent » (Halbwachs, 1941, p. 7). Il est vrai que le patrimoine entretient un lien intime avec le passé. Pour autant, ne l’aborder que sous cet angle est insatisfaisant au regard de la diversité qu’il recouvre, notamment en considérant le patrimoine immatériel, naturel ou vivant, mais aussi parce que le patrimoine est, peut-être avant tout, une catégorie du présent. Il est déterminé par des choix politiques, idéologiques, affectifs, cognitifs ou encore administratifs effectués à un moment particulier de l’histoire d’une société (Bondaz et al., 2012, p. 9-10). Le patrimoine est ainsi « révélateur […] d’un état de société et des questions qui l’habitent » (Choay, 1996, p. 9-10). Le patrimoine peut en ce sens être considéré comme une « catégorie d’action du présent sur le présent » (Glevarec et Saez, 2002, p. 263) ou, pour le dire autrement, il participe intrinsèquement à faire évoluer une société. Les périodes de transitions politiques, y compris lorsqu’elles sont brutales et violentes, s’accompagnent ainsi souvent d’une préoccupation envers le patrimoine – notamment les monuments situés dans l’espace public, mais pas uniquement. L’affirmation d’un changement de régime passe en effet par une prise de contrôle sur le patrimoine, sur ce qui doit dorénavant être conservé, détruit et construit.
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La sélection, processus inhérent à la constitution du patrimoine, permet ainsi de signaler une maîtrise et une appropriation du temps et de l’espace, de la mémoire et de sa matérialité, et ce afin d’affirmer que la société se dirige vers de nouveaux horizons. Ainsi, le patrimoine possède également un lien très fort avec le futur, et Xavier Greffe (2016) d’assurer qu’« il n’est de patrimoine qu’au futur ». Le geste de patrimonialiser porte toujours en lui, il est vrai, la notion de transmission et de projet collectif pour l’avenir, et le patrimoine peut ainsi être appréhendé pour ce qu’il enseigne de la conception d’une société sur le long terme.
Ce dernier point nous amène à la seconde idée portée par l’expression « Heritage Futures », fondamentale pour saisir la notion de patrimoine : le fait que ce dernier est un objet incontournable pour penser le futur de nos sociétés. Plus qu’un indicateur du changement, le patrimoine a une place et un rôle dans les grands problèmes contemporains, qu’il s’agisse de développement socio-économique, durable et culturel, de questions d’assimilation et d’inclusion, d’inégalités de toute sorte, de cohésion sociale, de conflits et de leur résolution ou encore du réchauffement climatique et de l’anthropocène (Winter , 2013). À un moment de l’histoire où les incertitudes sont grandissantes et que les menaces sur notre environnement se multiplient, la prise de conscience de l’importance du patrimoine, mais aussi de ses limites, pour la construction de notre avenir commun se présente autant comme un angle porteur pour les études patrimoniales que comme un cheminement intellectuel nécessaire.
Cet article n’avait aucunement pour ambition d’épuiser les contours de la notion de patrimoine, mais plutôt d’insister sur le fait qu’il s’agit d’une notion mouvante, flexible, voire « nébuleuse » (ibid., p. 541), qui continue(ra) d’évoluer, puisqu’il suit le cours des problèmes du monde. C’est bien de là qu’il tire toute son originalité et ce pourquoi il suscite, encore, tant de débats et que les études à son sujet sont inépuisables.
- Bondaz Julien, Isnart Cyril, Leblon Anaïs, « Au-delà du consensus patrimonial. Résistances et usages contestataires du patrimoine », Civilisations, 61-1, 2012
- Choay Françoise, L’allégorie du patrimoine, Paris, Seuil, 1996 [1992]
- Dann Graham et A.V. Seaton, Slavery, contested heritage, and thanatourism, New York, Haworth Hospitality Press, 2001.
- Deschepper Julie, “Between Future and Eternity: A Soviet Conception of Heritage”, International Journal of Heritage Studies, 25 (5).
- Fabre Daniel (dir), Émotions patrimoniales, textes réunis par Annick Arnaud, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, Ethnologie de la France, 2013.
- Gérin Annie, « Le destin des monuments : Réflexions sur la commémoration publique », Espace, 122 (printemps-été 2019), p. 75-80.
- Gentry Kynan et Smith Laurajane, “Critical heritage studies and the legacies of the late-twentieth century heritage canon”, International Journal of Heritage Studies, 25:11, 2019.
- Glevarec Hervé et Saez Guy, Le Patrimoine saisi par les associations, La Documentation française, 2002.
- Gravari-Barbas Maria et Veschambre Vincent, « Patrimoine : derrière l’idée de consensus des enjeux d’appropriation de l’espace et des conflits », in p. Melé (dir.), Conflits et territoires, 67-82. Tours, Presses Universitaires François Rabelais, 2003.
- Greffe Xavier, conférence prononcée lors du Congrès de l’Association of Critical Heritage Studies, Montréal, 6 juin 2016.
- Halbwachs Maurice, La topographie légendaire des évangiles en Terre Sainte, Étude de la mémoire collective, Paris, Presses universitaires de France, 1941, p. 7.
- Harrison Rodney, Heritage: critical approaches, Abingdon, New Yord, Routledge, 2013.
- Hartog François, Régimes d’historicité. Présentisme et expérience du temps, Paris, Éditions du Seuil, 2003,
- Harvey David C., “Heritage Pasts and Heritage Presents: Temporality, Meaning and the Scope of Heritage Studies”, International Journal of Heritage Studies, 7 (4), 2001.
- Heinich Nathalie , La fabrique du patrimoine : « de la cathédrale à la petite cuillère », Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2009.
- Karp Ivan, Kratz Corinne A., Szwaja Lynn, (dir.), Museums frictions : Public Culture/Global transformations, Durham, Duke University Press, 2006.
- Glevarec Hervé et Saez Guy, Le Patrimoine saisi par les associations, La Documentation française, 2002
- Morisset Lucie, Des régimes d’authenticité. Essai sur la mémoire patrimoniale, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009.
- Smith Laurajane, Uses of heritage, Londres, Routledge, 2006.
- Smith Laurajane, Wetherell Margaret, Campbell Gary (eds.), Emotion, Affective Practices, and the Past in the Present, Routledge, London, 2018.
- Rousso Henry, Le regard de l’histoire. L’émergence de l’évolution de la notion de patrimoine au cours du XXe siècle en France, Paris, Fayard, 2003
- Tornatore Jean-Louis (dir.), 2019. Le patrimoine comme expérience. Implications anthropologiques, Paris : Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme.
- Tunbridge John et Ashworth Gregory, Dissonant Heritage: the Management of the Past as a Ressource in Conflict, Chichester, New York, J. Wiley, 1996.
- Winter Tim, “Clarifying the critical in critical heritage studies”, International Journal of Heritage Studies, 19: 532–45, 2013.
Pour aller plus loin
Sitographie
- « Critical heritage studies. Épistémologies, réception et actualité (Europe, Asie, monde) », séminaire organisé par Caroline Bodolec, Cyril Isnart et Claudie Voisenat.
- Manifeste des Critical Heritage Studies, disponible en ligne.
- UNESCO, Texte de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel
- Programmes de Terminale sur Géoconfluences et ressources pour les traiter.
- Observatoire du loto du patrimoine, en ligne.
- Institut national du Patrimoine. Halgrand, Nathalie et Séguin Anne-Laure, Notre-Dame de Paris : actualités et débats autour du chantier de restauration. Orientation bibliographique.
- Bertrand Romain et Bielawski Mathilde (coord.) séminaire « Dé-patrimonialisations ».
Compléments bibliographiques
- Andrieux Jean-Yves, Patrimoine et histoire, Paris, Belin, 1997.
- Babelon Jean-Pierre et André Chastel, La notion de patrimoine, Paris, Liana Levi, 1994.
- Bortolotto Chiara, Le Patrimoine culturel immatériel : enjeux d’une nouvelle catégorie, Paris, Éditions de la MSH, 2015.
- Gamboni Dario, La destruction de l’art, iconoclasme et vandalisme depuis la Révolution française, Paris, Les presses du réel, 2015 [1997].
- González Pablo Alonso, “From a Given to a Construct: Heritage as Commons”, Cultural Studies, vol. 38, n° 3, p. 359-390.
- Gravari-Barbas Maria et Guichard-Anguis Sébastien (dir.), Regards croisés sur le patrimoine à l’aube du XXIe siècle, Presses universitaires de la Sorbonne, Paris, 2003.
- Harrison Rodney, Deterritorializing the future : heritage in, of and after the Anthropocene, London, Open Humanities Press, 2020;
- Harrison Rodney, DeSilvey Caitlin, Holtorf Cornelius et al., Heritage Futures: Comparative Approaches to Natural and Cultural Heritage Practices, London, UCL Press, 2020.
- Kirshenblatt-Gimblett Barbara, “Intangible Heritage as Metacultural Production”, Museum International, 56 (1-2), 2004.
- MacDonald Sharon, Difficult Heritage: Negotiating the Nazi Past in Nuremberg and Beyond, London, Routledge, 2008.
- Riegl Aloïs, Le culte moderne des monuments. Son essence, sa genèse, Paris, Le Seuil, 1984, [1903].
- Silverman Helaine, Contested cultural heritage : religion, nationalism, erasure, and exclusion in a global world, New York, N.Y., Springer, 2011.
Glossaire
Cet article contextualise les entrées de glossaire suivantes : dépatrimonialisation | études critiques de patrimoine | inflation patrimoniale | liste du patrimoine mondial de l’UNESCO | patrimoine | patrimonialisation.
Julie DESCHEPPER
Docteure de l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO), scientific assistant au Kunsthistorisches Institut in Florenz et membre du Centre de Recherches Europes Eurasie.
Mise en web : Jean-Benoît Bouron
Pour citer cet article :Julie Deschepper, « Notion en débat. Le patrimoine », Géoconfluences, mars 2021. |
Pour citer cet article :
Julie Deschepper, « Notion en débat. Le patrimoine », Géoconfluences, mars 2021.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/notion-a-la-une/patrimoine