Carte à la une. Des textes aux images : raconter autrement le fleuve Rhône
Anne Rivière-Honegger, directrice de recherche CNRS - École Normale Supérieure de Lyon
Nadine Guigard, animatrice et coordinatrice de réseau - Cap sur le Rhône
Bibliographie | citer cet article
Document 1. Fréquence d’apparition des toponymes du corpus, regroupés par catégorie |
Comme la cartographie de Fort-de-France à partir de romans de Chamoiseau en témoigne (Morel, 2021), la littérature est aussi une affaire de cartographie. Les routines informatiques offrent d’autres pistes que la lecture attentive pour explorer des sources littéraires, même abondantes.
Le document 1 présente les toponymes extraits d’un corpus de textes littéraires, selon leur fréquence absolue d’apparition et leur catégorie. Ces textes ont été rédigés par des auteurs âgés de 14 à 89 ans, dans le cadre de la première édition d’un concours qui portait sur le Rhône et la Saône et mettait en exergue la thématique de la transition écologique. Initié par l’association Cap sur le Rhône (encadré 1), ce concours s’est déroulé durant l’année 2020-21 et a incité 194 participants, riverains du fleuve en majorité, à soumettre leur travail. Le but de cette « carte à la une » est de décrire les étapes d’une démarche visant à cartographier un corpus de textes littéraires. Par là même, il s’agit aussi de proposer des pistes d’interaction entre littérature et cartographie. Ce croisement est amorcé par la représentation des structures spatio-temporelles des trames narratives (Caquard et Cartwright, 2014). Il repose généralement sur l’extraction d’informations géographiques de textes (le geoparsing) puis à leur localisation dans l’espace (le geocoding). Avec le développement du traitement automatique des langues, du géoréférencement et la création de vastes dictionnaires de toponymes (les gazetteers), les cartographes ont désormais un arsenal d’outils à disposition pour traiter les sources textuelles, y compris littéraires. Ainsi, ils peuvent plus aisément se saisir de cette « forme de connaissance » originale qu’est la littérature (Rosemberg, 2016), qui, comme d’autres sources textuelles, constitue un « matériau d’enquête de première main » (Matthey, 2008), pour apporter des éléments de connaissance sur les représentations socio-spatiales du fleuve.
1. Une méthode pour extraire les informations géographiques d’un corpus de textes
La plupart des 194 textes ont été proposés librement par des auteurs ; certains ont été rédigés suite à la participation à un atelier d’écriture (encadré 1). Ces textes varient dans leur forme (poétique ou narrative), leur longueur et leur vocabulaire (en moyenne 868 mots par texte). Notre corpus est riche d’un total de 168 476 mots, dont 19 812 mots uniques (11,8 %). Nous ne disposons pas des informations concernant le profil des auteurs des textes, lesquels nous ont été remis anonymisés tels que parvenus aux membres du jury.
|
L’extraction des toponymes du corpus a été réalisée à l’aide de la méthode de Ludovic Moncla (Moncla et al., 2014), fondée sur une reconnaissance automatique des entités géographiques nommées et sur leur géoréférencement, le tout à l’aide de quatre gazetteers différents (OpenStreetMap, BDNyme de l’IGN, Geonames, Wikipédia). Sur les 783 toponymes distincts initialement identifiés, 227 (soit 29 %) ont été validés, tandis que les autres ont été jugés erronés et écartés. Les « faux positifs » concernent surtout des noms propres à nature non-toponymique, comme des prénoms.
On dénombre, en moyenne, 10 mentions de toponymes par texte du corpus, bien que certains textes soient très marqués par l’usage de toponymes : pour neuf d’entre eux, les noms de lieu représentent plus de 10 % de leurs mots totaux. C’est particulièrement le cas des 5 haïkus qui forment un poème non publié intitulé « Le long de la voie » (texte 1).
Texte 1. « Le long de la voie »
|
2. Cerner l’imaginaire spatial du Rhône
Les noms de lieux concernent majoritairement des localités (ville, village ou quartier), à 38,8 %, mais aussi des départements et des régions historiques ou physiques (Camargue, Valais, Savoie etc.) (11,4 %). Les toponymes renvoient également à des infrastructures – ponts, parcs, barrages, etc. – (11,0 %), à des cours d’eau (11,0 %), à des pays ou des continents (7,9 %), à des éléments topographiques (mont, col, etc.) (6,6 %), et plus marginalement à des plans d’eau, des lieux-dits, des noms anciens ou des lieux de mémoire (Rhodanus, Lugdunum, Auschwitz, etc.) et des îles. En revanche, si l’on pondère chaque toponyme par sa fréquence d’apparition dans le corpus, ce sont les cours d’eau qui ont été le plus souvent cités (n = 954, 44,7 %), devant les localités (n = 538, 25,2 %), en raison de la très haute fréquence du Rhône dans l’ensemble du corpus (n = 672) (document 1).
Après le Rhône, c’est la Saône qui est la plus souvent citée (n = 139). Elle est suivie par Lyon (n = 104), Vienne (n = 74) et le delta du Rhône (n = 64) ((Certains toponymes sont construits sur d’autres toponymes, par exemple Villefranche-sur-Saône sur la Saône. Dans ce cas, nous soustrayons la fréquence de Villefranche-sur-Saône de celle de la Saône. Autrement dit, Saône et Villefranche-sur-Saône ont bien été comptés comme deux toponymes distincts, le second n’étant pas compté parmi les occurrences du premier. Cette démarche a été appliquée sur toutes les autres redondances.)) (document 3). Au total, les 227 toponymes apparaissent 2 133 fois dans l’ensemble du corpus. « Rhône » apparaît dans 65,5 % des textes du corpus, « Saône » dans 26,3 % d’entre eux.
Document 3. Fréquences des 32 toponymes les plus cités dans le corpus après le Rhône |
La plupart des 227 toponymes se situent en France (68,3 %), mais on en relève sur chaque continent et dans un nombre important de pays européens (Suisse, Italie, Espagne, etc.). La carte présentée ci-dessous (document 4) indique les espaces d’Europe et du monde qui sont les plus représentés dans le corpus, d’après les fréquences des noms de lieux qui s’y trouvent. Assez logiquement, le bassin versant du Rhône présente la fréquence d’apparition la plus importante (n = 1 097), en raison de la fréquence du Rhône, des villes qui le jalonnent (Lyon, Vienne, Avignon, Arles), mais aussi de ses équipements (barrage de Génissiat, ViaRhôna). Ce résultat est d’autant plus logique que la majorité des participants au concours sont ou ont été riverains du fleuve. Au sein du bassin versant, deux pôles se démarquent par leur fréquence d’apparition : l’agglomération lyonnaise et la Camargue. Bien que secondaires, il faut souligner les toponymes qui excèdent l’espace du bassin versant et élargissent ainsi l’imaginaire spatial du corpus, à d’autres grands fleuves (Rhin, Loire, Nil, Danube, etc.) principalement.
Document 4. Zones d’Europe et du monde selon la fréquence d’apparition de leurs lieux dans le corpus
Pour réaliser cette carte, nous avons créé une maille régulière et additionné dans chaque cellule les fréquences respectives des différents lieux cités dans le corpus. Cette carte statique constitue un autre mode de représentation de l’importance de certains lieux, si ce n’est de certains espaces, dans le corpus. |
Les toponymes mentionnés par les auteurs sont intrinsèquement liés au Rhône, mais il est moins sûr que ces associations soient faites textuellement. De même, on peut s’interroger sur les autres associations que celles qui concernent le Rhône. On peut alors calculer les cooccurrences des toponymes pris deux à deux, c’est-à-dire dénombrer l’apparition simultanée de deux lieux au sein du même texte. Ces cooccurrences donnent une autre information que celle proposée par la cartographie des toponymes : elles témoignent des associations d’idées des auteurs et retracent, en quelque sorte, leurs trajectoires géographiques mentales. Le Rhône est significativement associé à la Saône dans 42 textes, à Lyon dans 41 textes et à la Méditerranée dans 36 textes (document 5). Outre le Rhône, la Saône est, elle, le plus souvent voisine de Lyon (n = 27), de la Méditerranée (n = 19) et du delta du Rhône (n = 15). Mais elle est significativement ((D'après les tests statistiques réalisés.)) associée à sa confluence avec le Rhône (n = 14).
Document 5. Cooccurrences des toponymes du corpus. Seules les cooccurrences comptées plus de 5 fois sont représentées. |
La confluence du Rhône et de la Saône à Lyon constitue de ce fait un point focal du corpus, de la même manière que l’exutoire, où sont mêlées les références au delta du Rhône, à la Camargue et à la Méditerranée. Que le Rhône, la Saône et Lyon soient fréquemment cooccurrents trouve une explication géographique simple. En revanche, peut-être faut-il voir, dans d’autres associations, des logiques différentes : par exemple, la cooccurrence de la France et de l’Europe tient probablement à un raisonnement scalaire, et celle de la Drôme, de l’Ardèche et de l’Isère à la volonté de rapprocher des cours d’eau (ou des départements) aux caractéristiques communes.
Plusieurs constats peuvent être dressés. D’une part, les auteurs sont assez fidèles au cours du fleuve et c’est dans son bassin versant qu’ils puisent leurs principales références. Parmi elles, la confluence du Rhône et de la Saône et l’exutoire du Rhône en Camargue ont une place prépondérante. Cette cartographie s’éloigne des lieux privilégiés des auteurs provençaux : alors que Pont-Saint-Esprit, Beaucaire et Avignon sont au cœur de l’action narrative dans Le Poème du Rhône (Lou Pouèmo dóu Ròse) de Frédéric Mistral (Gasiglia, 1997), ces communes apparaissent comme secondaires dans notre corpus. D’autre part, la mobilisation, au fil du texte, des différents noms de lieux met en exergue les types de raisonnements géographiques des auteurs dans la mise en scène du Rhône. À ce titre, ce fleuve est, par analogie, associé à de nombreux cours d’eau, ses affluents d’abord, à d’autres grands fleuves plus ponctuellement. La quasi-homophonie du Rhône et de la Saône est un argument poétique, s’ajoutant à l’explication géographique que l’on peut aussi avancer pour expliquer leur couplage fréquent. Par leurs références géographiques, les auteurs dessinent une constellation de lieux pour raconter le Rhône et sa transition écologique. Si l’appel aux toponymes est probablement motivé par des raisons littéraires, il rend compte aussi, en creux, de l’imaginaire spatial des auteurs du corpus et donc, in fine, des perceptions contemporaines du fleuve.
3. Les sources littéraires : des discours originaux sur l’environnement
Même s’il s’agit de notre focale, l’analyse d’un corpus littéraire ne s’arrête pas à celle de sa dimension spatiale : tout corpus présente un caractère heuristique plus large. En effet, les sources littéraires, dans leur qualité discursive, disent aussi quelque chose des relations des sociétés à leur environnement (Le Lay, 2013). Bien au-delà des lieux qu’ils nomment, c’est aussi ce que les auteurs ont à en dire qui est riche de sens (texte 2).
Texte 2. Isabel Gaudier, « Et l’oubli des radeliers »
|
Nous pouvons recevoir ce texte comme un témoignage de l’évolution du fleuve d’un point de vue social et environnemental.
Les discours des habitants peuvent être ainsi analysés par le truchement des textes littéraires, comme ils le sont dans le cadre de méthodes éprouvées en sciences humaines et sociales à l’aide d’articles de presse ou d’enquêtes en ligne ou administrées (Comby, 2015 ; Cottet et al., 2019 ; Rivière-Honegger et al., 2017). Auquel cas, ils gagneraient à être enrichis par des informations méta-textuelles (caractéristiques socio-démographiques des auteurs, etc.), ce qui n’a pas été possible pour cette étude.
Aujourd’hui, l’organisation de concours d’écriture, et plus généralement les études portant sur l’analyse de discours, trouvent avec acuité leur place pour nourrir le débat sociétal sur l’aménagement futur du Rhône en écho avec l’engagement pris par le gouvernement de « consulter et [d’]associer le public (...) sur chaque étude environnementale » dans le cadre de la loi d’aménagement du Rhône de 2021 (Chauvet, 2022). Poursuivre l’expérimentation dans ce champ de recherche constitue un pas de plus vers une gestion plus participative du fleuve, telle que stipulée par l’article 14 de la Directive-Cadre européenne sur l’Eau (DCE) : « (14) Le succès de la présente directive nécessite une collaboration étroite et une action cohérente de la Communauté, des États membres et des autorités locales, et requiert également l’information, la consultation et la participation du public, y compris des utilisateurs » ((Directive n°2000/60/CE du 23/10/00 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau (JOCE n° L 327 du 22 décembre 2000).)).
Conclusion
À partir des méthodes et des outils de l’analyse de données textuelles (Lebart et al., 2019), nous tentons de cerner l’imaginaire spatial du Rhône que les textes littéraires mobilisés laissent découvrir. Cet exercice fournit des pistes pour travailler en interdisciplinarité les lettres et la cartographie. Celle-ci peut, par exemple, nourrir la création poétique, et la littérature peut être l’occasion de travailler sur le repérage et la toponymie, et sur les relations entre les sociétés et leurs environnements. Travailler sur un fleuve comme le Rhône permet donc des approches plurielles : « en tant que lieu de vie, le Rhône intéresse toutes les sciences humaines, et, naturellement, les images et les mythes de la littérature fluviale se retrouvent dans les études des historiens, des anthropologues ou des sociologues » (Magrini-Romagnoli, 2020). Objet de création artistique, si le Rhône demeure bien un « lieu de vie » (Magrini-Romagnoli, 2020) pour les sociétés, il l’est aussi pour les espèces qui y trouvent un habitat, à l’instar des écrevisses ou des loutres au déclin regretté par Isabel Gaudier. L’étude du fleuve considéré comme un socio-écosystème implique un dialogue pluridisciplinaire qui inclut aussi l’écologie.
Si nous montrons qu’une cartographie d’un corpus est, en un certain sens, possible, il reste peut-être à associer plus fortement la carte au texte, afin de saisir non seulement l’espace du fleuve mais aussi les discours géographiques des auteurs. Afin de dépasser les limites de la cartographie statique, une story map (encadré 1) – une forme de représentation hybride, dynamique et articulée autour de supports cartographiques (Caquard et Dimitrovas, 2017) – a ainsi été élaborée pour valoriser non seulement les informations géographiques du corpus, mais aussi leur sémantique.
Bibliographie
- Association Cap sur le Rhône. 2021. Dans les courants du fleuve. Espace Pandora. Vénissieux.
- Buisson, André. 2021. « Dans les courants du fleuve, concours d’écriture 2020-2021 ». Géocarrefour, déc. 2021
- Caquard, Sébastien, et William Cartwright. 2014. "Narrative Cartography: From Mapping Stories to the Narrative of Maps and Mapping". The Cartographic Journal 51(2), 101–6.
- Caquard, Sébastien, et Stefanie Dimitrovas. 2017. "Story Maps & Co. Un état de l’art de la cartographie des récits sur Internet". Mappemonde. Revue trimestrielle sur l’image géographique et les formes du territoire(121).
- Chauvet, Patrick. 2022. Proposition de loi relative à l’aménagement du Rhône. Rapport législatif. Sénat.
- Comby, Emeline. 2015. Pour qui l’eau ? Les contrastes spatio-temporels des discours sur le Rhône (France) et le Sacramento (États-Unis). Thèse de doctorat, université Jean Moulin Lyon 3.
- Cottet, Marylise, Sylvie Morardet, Matthieu Adam, Stéphanie Vukelic, Anne-Laure Collard, Laure Coussout, Lise Vaudor, Anne Rivière-Honegger, et Samantha Février. 2019. ViaRhôna : la valorisation du patrimoine rhodanien à l’épreuve des territoires, des acteurs et des usages, rapport final du projet RhonaVél’eau. Rapport de recherche. UMR Environnement Ville Société (CNRS) ; UMR G-EAU Gestion Acteus Usages (INRAE) ; Université de Lyon ; Plan Rhône ; Agence de l’eau RMC ; EDF ; FNADT.
- Gasiglia, Rémy. 1997. « L’espace dans le poème du Rhône de Frédéric Mistral ». Cahiers de Narratologie (8), 117–30.
- Le Lay, Yves-François. 2013. « Éditorial. Encrer les eaux courantes : la géographie prise au mot ». Géocarrefour (vol. 88/1), 3–13.
- Lebart, Ludovic, Bénédicte Pincemin, et Céline Poudat. 2019. Analyse des données textuelles. 1re éd. Presses de l’Université du Québec.
- Magrini-Romagnoli, Céline. 2020. Histoire littéraire du Rhône: Le Rhône dans la littérature française et provençale (1800-1970). Honoré Champion.
- Matthey, Laurent. 2008. « Quand la forme témoigne : réflexions autour du statut du texte littéraire en géographie ». Cahiers de géographie du Québec 52(147), 401–17.
- Moncla, Ludovic, Walter Renteria-Agualimpia, Javier Nogueras-Iso, et Mauro Gaio. 2014. Geocoding for texts with fine-grain toponyms: an experiment on a geoparsed hiking descriptions corpus , Proceedings of the 22nd ACM SIGSPATIAL International Conference on Advances in Geographic Information Systems. Dallas Texas: ACM, p. 183–92.
- Morel, Juliette. 2021. « Cartographier Fort-de-France à partir de sources historiques et littéraires : pour une géohistoire postcoloniale ». Humanités numériques (3).
- Rivière-Honegger, Anne, Patricia Cicille, Gilles Armani, Christine Labeur, Paul Allard, Hélène Mathian, et Marie-Laure Trémélo. 2017. Vivre près du Rhône : étude des représentations et des pratiques sociales riveraines autour du fleuve. ZABR, Lyon ; Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse.
- Rosemberg, Muriel. 2016. « La spatialité littéraire au prisme de la géographie ». L’Espace géographique 45(4), 289–94.
Romain MONASSIER
Ingénieur d'études, École Normale Supérieure de Lyon, laboratoire EVS (UMR 5600)
Anne RIVIÈRE-HONEGGER
Directrice de recherche CNRS, École Normale Supérieure de Lyon, laboratoire EVS (UMR 5600)
Nadine GUIGARD
Animatrice et coordinatrice du réseau Cap sur le Rhône
Édition et mise en web : Jean-Benoît Bouron
Pour citer cet article :Romain Monassier, Anne Rivière-Honegger et Nadine Guigard, « Des textes aux images : raconter autrement le fleuve Rhône », Carte à la une de Géoconfluences, mai 2022. |
Pour citer cet article :
Romain Monassier, Anne Rivière-Honegger et Nadine Guigard, « Carte à la une. Des textes aux images : raconter autrement le fleuve Rhône », Géoconfluences, mai 2022.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/carte-a-la-une/raconter-rhone