Agriculture et milieux littoraux en Guyane : l’expérience de la riziculture dans la région de Mana
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La Guyane française qui s’est lancée dans une ambitieuse production rizicole dans les années 1980-1990 ne produit désormais plus de riz. Ses voisins sur le plateau des Guyanes en Amérique du Sud, le Guyana et le Suriname, produisent pourtant respectivement 560 000 et 260 000 tonnes de riz paddy (c’est-à-dire non décortiqué) par an [1]. Malgré la politique d’aménagement du territoire guyanais conduite par l’État français dans la commune de Mana, les contraintes de la nature ont eu raison du travail des sociétés.
Document 1. Localisation et emprise surfacique de la commune de Mana, dans le nord-ouest de la Guyane
La commune de Mana compte près de 12 000 habitants en 2023, pour une superficie de 6 333 km², soit la même taille qu’un département comme l’Aude ou la Seine-Maritime.
Ainsi, dans les années 1970, alors que la politique d’aménagement du territoire conduite par l’État bat son plein dans l’Hexagone, un vaste projet d’aménagement de la Guyane française voit le jour sous le nom de Plan Vert. Dans le cadre de ce projet, la savane humide ou marécageuse située sur la commune de Mana, dans le nord-ouest de la Guyane (document 1), est transformée en rizières après des travaux de poldérisation. La poldérisation implique la construction de digues afin d’isoler les terres de l’océan Atlantique et de systèmes de drainage servant à évacuer l’eau des marais côtiers où pousse la savane. L’eau douce du fleuve Mana sert d’abord à dessaler les sols puis, une fois les aménagements réalisés, à irriguer. La terre est préparée grâce à des labours et par l’ajout d’humus fertile. C’est alors un nouveau terroir, avec des parcelles géométriques, qui prend forme. La poldérisation requiert d’intenses et longs travaux et a pour conséquence une profonde transformation du paysage. Ainsi, autour du village de Mana, après plusieurs années de préparation des sols, la production de riz a décollé au début des années 1980, faisant de ce terroir une des plus grandes régions agricoles de Guyane et la deuxième région rizicole de France derrière la Camargue. Mais dès les années 2000, la plaine côtière se transforme au rythme d’une dynamique littorale naturelle qui modifie le trait de côte. En une décennie, la riziculture doit être abandonnée, laissant un territoire en mutation.
Comment la riziculture qui a transformé la région de Mana a-t-elle donné l’illusion d’une réussite unique en son genre dans l’aménagement d’un territoire ultramarin ? Pourquoi l’expérience a-t-elle échoué ? Que faire désormais d’un territoire à l’abandon et menacé par l’avancée de la mer mais riche en terme environnemental ?
1. Le Plan Vert : une tentative d’aménagement volontariste du territoire
Le Plan Vert est annoncé en août 1975 par le secrétaire d’État aux DOM-TOM, Olivier Stirn, qui exprime ainsi sa détermination à sortir un territoire du marasme économique qu’il connaît depuis les débuts de la colonisation au XVIIe siècle. Pourtant, l’échec de tous les plans de développement antérieurs aurait dû l’alerter, mais Olivier Stirn veut agir et laisser sa marque dans l’histoire de l’aménagement comme l’ont fait avant lui les ministres Eugène Claudius-Petit dans les années 1950 ou Olivier Guichard sous la présidence du général de Gaulle. Ces circonstances rappellent la dimension éminemment politique voire géopolitique de l’aménagement du territoire tel que le décrit le géographe Philippe Subra (2014). Mais, à l’exception de la riziculture, le Plan vert se solde par un échec.
Encadré 1. Les plans de développement de la Guyane de Choiseul à Olivier Stirn
L’histoire de la Guyane est marquée par une succession d’échecs des tentatives de mise en valeur et cela pour plusieurs raisons. D’abord les projets de développement reposent sur une perception erronée du milieu tropical humide. L’exubérance et la densité du couvert végétal a pu donner le sentiment que tout peut pousser facilement partout. Or, les écosystèmes de la forêt amazonienne sont très variés et souvent fragiles, ou plus précisément sensibles aux modifications trop rapides. Par exemple, les sols qui subissent un lessivage total de la fine couche d’humus en cas de déforestation massive deviennent infertiles. Le climat, marqué par la chaleur et l’humidité, est adapté à la croissance des plantes, mais il favorise le développement de maladies et de parasites, en particulier en cas de monoculture. Par ailleurs, tous les plans de développement ont été conçus en métropole, par des aménageurs peu au fait des contraintes de la vie sur place et des pratiques agronomiques locales. Les archéologues ont montré depuis longtemps que les populations amérindiennes ont développé une grande variété de techniques agricoles efficaces et adaptées au milieu tropical (Rostain, 2016). Les échecs proviennent donc de l’inadéquation entre une planification très théorique et les réalités du terrain.
C’est le cas au XVIIIe siècle lorsque le duc de Choiseul, ministre de la Marine de Louis XV, projette l’installation de 15 000 Européens en Guyane. Après la signature du traité de Paris en 1763 mettant fin de la guerre de Sept Ans, l’empire colonial français est largement réduit. Pour consolider une position française en Amérique fragilisée par la perte temporaire des îles à sucre et celle, définitive, du Canada, la Guyane est choisie pour devenir une colonie de peuplement. Les colons assureraient la défense de la colonie en même temps que le développement de la production agricole. Mais rien n’est vraiment anticipé pour préparer le débarquement dans de bonnes conditions et la pérennité d’une installation d’un nombre élevé de colons. Parmi les 12 000 personnes débarquées entre la vallée du fleuve Kourou et celle du Sinnamary, 7 000 meurent de maladie (paludisme, fièvre jaune, typhoïde, typhus…) en deux ans. 3 000 sont rapatriés dans des conditions déplorables et seuls 2 000 colons tentent de survivre sur les îles plus saines situées au large de Kourou. Elles s’appelleront désormais les îles du « Salut ». La Guyane devient pour les Français originaires de métropole un synonyme de terre de souffrance, et elle symbolise le mythe de « l’enfer vert ».
Après les tentatives de faire de la Guyane une colonie de peuplement reposant sur l’arrivée de volontaires, elle devient une colonie de relégation pour des forçats. À partir de la Révolution, elle accueille un des bagnes les plus durs de France où des milliers de délinquants et de criminels sont déportés. Les bagnards contribuent, sous la contrainte, à la mise en valeur du territoire entre 1795 et 1953. Le travail forcé s’effectue dans des conditions très difficiles et la mortalité est élevée et sans aboutir vraiment à un développement de la colonie.
En 1964, le gouvernement français décide la construction d’une base de lancement spatial à Kourou. En quelques années, le Centre spatial guyanais (CSG) attire de nombreux travailleurs, et le petit village de Kourou devient la troisième ville du département. C’est le seul plan de développement « industriel » conduit avec un certain succès (et des moyens financiers conséquents) dans le territoire. Le Plan vert proposé en 1975 par Olivier Stirn est un nouvel avatar des tentatives de développement de la Guyane pensées depuis l’hexagone : il se solde par un échec.
1.1. Le développement de la riziculture à Mana : un milieu jugé favorable
Document 2. Les anciennes rizières du Nord-Ouest de la Guyane dans la commune de Mana
La ville de Mana se situe en fond d’estuaire du fleuve éponyme, dans le nord-ouest de la Guyane française. La commune comprend plusieurs bourgs, dont celui de Mana et Javouhey. Mana était au cœur de la zone rizicole, elle-même divisée en deux terroirs.
Avec l’objectif de la production de riz, le Plan vert souhaite répondre à la demande intérieure croissante dans le département et à celle de la CEE, grande importatrice de cette céréale. La région littorale de Mana est désignée comme le lieu de production présentant le plus fort potentiel.
Les aménageurs s’appuient sur deux facteurs favorables : la géomorphologie et la pédologie de la région. En effet, au nord du Bouclier guyanais correspondant au socle granitique antécambrien, se situe une plaine côtière présentant des potentialités agricoles intéressantes. Elle est formée de riches argiles limoneuses, recouvertes parfois de sables fins, faciles à travailler. Mais deux contraintes limitent le potentiel agronomique de la région. D’abord la taille du terroir : contrairement à celle du Suriname et du Guyana voisins, la plaine côtière de Guyane est relativement étroite, sa largeur dépassant rarement les 10 kilomètres, ce qui réduit la surface exploitable par l'agriculture. Par ailleurs, pour être cultivables, les sols doivent disposer d’un drainage satisfaisant. Il faut donc que la topographie offre une légère pente, comme c’est le cas des marais à proximité de Mana.
La riziculture exige des conditions climatiques de température, d’ensoleillement et de pluviométrie, qu’on retrouve justement dans la région de Mana. D’abord, son bilan hydrique annuel apparaît idéal à une culture du riz qui exige une bonne quantité d’eau mais pas en excès. La pluviométrie locale se situe entre 1 800 et 2 000 mm par an, ce qui est inférieur au reste de la Guyane. Sur le littoral, l’ensoleillement est fort (avec plus de 2 200 heures de soleil par an) grâce aux vents réguliers qui soufflent le long de la côte et diminuent la nébulosité. La température constante s’élève en moyenne à 26° C. Le fleuve Mana, dont le débit moyen à l’embouchure approche les 310 m3/s., permet un apport d’eau douce pour les travaux de poldérisation et pour l’irrigation en saison sèche (février-mars et juillet-novembre).
Document 3. La Mana à proximité du bourg de Mana
Le fleuve Mana vu vers le sud à partir du pont en direction de la départementale 8. Cliché : Patrick Blancodini, août 2024.
Encadré 2. Des projets d’aménagement de la région de Mana, une histoire en dents de scie
Un grand projet d’exploitation des rives de la Mana voit le jour dans les années 1820. Une colonie agricole doit rassembler des habitations, c’est-à-dire des plantations où s’installent des familles de colons en provenance du Jura (à proximité du site actuel du village de Javouhey). Mais dès 1828, les habitations sont abandonnées par manque de viabilité et à cause des fièvres qui frappent les colons. C’est après cet épisode malheureux que la supérieure générale de la Congrégation des sœurs de Saint-Joseph-de-Cluny, la mère Anne-Marie Javouhey, propose d’établir un grand orphelinat de 4 000 places, chargé d’enseigner aux orphelins le métier d’agriculteur (Mam Lam Fouck, 2002). L’expérience tourne court malgré le dynamisme de la mère Javouhey qui a fondé le village de Mana à l’embouchure du fleuve éponyme.
Document 4. Monument à la mémoire de la mère Javouhey, fondatrice de Mana, devant l’église du bourg de Mana
Cliché : Patrick Blancodini, aout 2024.
La région de Mana se spécialise dans la production maraîchère grâce à des « populations tropicales » sous la protection de la mère Javouhey et composées d’esclaves africains libérables ou affranchis, d’Asiatiques venus d’Indochine française ou d’Antillais. Le village passe de 500 habitants en 1838 à 2 400 en 1911. La mort de la mère Javouhey en 1851 marque une période de déclin du village et de l’activité agricole. Mais dans les années 1890, l’orpaillage devient la nouvelle activité qui redynamise le village : au début du XXe siècle, Mana devient un bourg important de Guyane grâce aux chercheurs d’or qui y affluent.
Document 5. Actions de l’Union minière de la Haute Mana datant du début du XXe siècle
Tableau encadré à l’hôtel des Palmistes, Cayenne. Cliché : Patrick Blancodini, août 2024.
Cependant après la Grande Guerre, l’orpaillage connaît un déclin. Les sites d’extraction sont progressivement abandonnés et Mana perd la moitié de ses habitants (il n’en reste plus qu’un millier à la fin des années 1960). L’arrivée des Hmongs, réfugiés en provenance du Laos dans les années 1970-1980, relance à la fois la démographie de la commune et surtout la production agricole. Les Hmongs, qui maîtrisent les techniques de l’agriculture tropicale, se spécialisent dans les cultures légumières et fruitières (vergers d’agrumes, ananas, corossols, papayes, ramboutans...) et l’élevage bovin, porcin et des volailles. La communauté Hmong de Guyane, composée de quelques milliers d’individus (1 à 2 % de la population régionale) se répartit principalement entre le village de Cacao dans la commune de Roura à l’est du territoire et le village de Javouhey où elle contribue pour une grande part au dynamisme de l’agriculture locale. Javouhey est prisé pour ses restaurants asiatiques qui attirent les amateurs de bonne chère de toute la région.
1.2. Les aménagements agricoles transforment le paysage
Deux terroirs sont retenus dans la commune. L’un se situe en rive gauche du fleuve Mana, à l’ouest du bourg. L’autre correspond à la savane Sarcelle, un marécage côtier de 15 km de long, parallèle au littoral, au sud-est du bourg. Ce dernier est le plus vaste. La savane porte le nom d’un canard qui vit ici avec des centaines d’autres espèces de migrateurs. Ainsi, en quelques années, le marais est transformé en polder rizicole. Des canaux sont creusés et des travaux de drainage évacuent les surplus d’eau. La végétation naturelle du marais, herbacée ou arboricole, est alors détruite par le feu. Les quelques aspérités du terrain sont aplanies. L’alternance de canaux de drainage et d’irrigation crée un pavage géométrique transformant le paysage : le marais côtier naturel devient un damier régulier de 28 casiers. Chaque parcelle a une taille relativement importante (plusieurs dizaines d’hectares) nécessitant l’utilisation d’engins agricoles motorisés.
Document 6. Champ cultivé à l’apogée de la riziculture et système hydraulique de relevage des eaux situé sur le canal primaire d’irrigation sur les parcelles à l’est de Mana
Cliché : Patrick Blancodini, 1997.
Document 7. Vue actuelle du canal primaire d’irrigation dans la savane Sarcelle au niveau de l’arrivée de la prise d’eau de la Mana
Vue depuis le long de la D8, avec au loin les anciens casiers rizicoles. Cliché : Patrick Blancodini, août 2024.
Les techniques d’aménagement sont empruntées au savoir-faire surinamien. Un système d’écluses contrôle le niveau d’eau dans chaque casier, des vis d’Archimède permettant de fournir l’eau aux points hauts des casiers. Le canal primaire d’irrigation, principal moyen d’acheminer l’eau, longe la route départementale 8 et alimente les canaux secondaires. En 1989-90, un pont sur la Mana situé au sud du bourg remplace le bac de franchissement du fleuve, améliorant l’accessibilité à la savane Sarcelle. Des silos de stockage, des hangars pour le matériel, des usines pour le traitement du riz (le riz paddy non décortiqué doit être transformé en riz « cargo » ou riz blanc, avant son transport) ponctuent le paysage le long de la route. À l’ouest de Mana, d’autres parcelles rizicoles sont aménagées par une fratrie originaire du Suriname sur un modèle similaire. Les travaux de poldérisation prennent plusieurs années pour rendre cultivables quelque 900 hectares (entretien 1) [2].
1.3. Le temps de la production : une culture industrielle très mécanisée
La riziculture mécanisée commence en 1982 sur une superficie de 1 200 hectares répartis sur les deux sites. La production s’élève alors à 700 tonnes. L’eau douce d’irrigation, en provenance des précipitations ou des captages du fleuve Mana, inonde les casiers sur 10 à 20 cm de hauteur avant que les semis soient effectués par avion. C’est ce même moyen qui est utilisé pour l’épandage d’engrais, d’insecticides et de pesticides. Les premiers casiers numérotés de 1 à 10 sont consacrés à la culture régulière, les casiers de 11 à 25 à une culture alternative et les casiers 26 à 28 à l’expérimentation (document 10) (entretien 2) [3]. La récolte se fait au bout de 120 à 150 jours grâce à des moissonneuses batteuses. Avant le passage des engins, il faut drainer les casiers. Deux cycles de production par an s’enchaînent de novembre à avril et de mai à octobre. La riziculture monte en puissance au cours des années 1980 pour atteindre une superficie maximale de 5 800 hectares en 1996, dont 4 100 hectares dans la savane Sarcelle (CdL, 2022).
Document 8. Les anciennes rizières et les canaux d’irrigation encore visibles
Document 9. La moisson du riz dans un casier de la savane Sarcelle près de Mana à la fin des années 1990
Cliché : André Berger, mars 1997, avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Dans les premiers temps, deux exploitants privés s’installent : la Société agricole de Mana (SAM) d’origine surinamaise qui est située dans les parcelles à l’ouest de la ville de Mana et la société Van Uden Frères SA, une société d’origine néerlandaise qui cultive la savane Sarcelle. En 1995, une restructuration du secteur aboutit à l’installation de deux sociétés supplémentaires : la Compagnie rizicole de l’ouest guyanais à capitaux majoritairement espagnols et la Compagnie agricole de Mana. La Coopérative des céréales et des Oléagineux de l’ouest guyanais fournit les quatre riziculteurs en semences. Ces sociétés emploient quelques centaines de personnes de façon permanente auxquelles il faut rajouter des saisonniers nécessaires lors des pics d’activités.
À son apogée dans les années 1990, la riziculture fournit près de 30 000 tonnes par an pour une valeur d'environ 2 à 3 millions d’euros actuels. La moitié de la production est consommée sur place, l’autre moitié est exportée, au début plutôt vers l’Amérique latine (Brésil, Colombie) ensuite vers l’Europe (Portugal, Espagne, Pays-Bas). Le riz constitue alors le cœur de l’économie de l’ouest guyanais et apparaît comme le grand succès du Plan vert.
Mais la production varie beaucoup d’une année sur l’autre en fonction des accidents climatiques. Par exemple, entre 1997 et 2000, les pluies excessives endommagent les digues des rizières du sud-ouest de Mana (entretien 1). Mais le problème fondamental vient des attaques de ravageurs comme les punaises du riz ou les chenilles, et des maladies. 2004 et 2005 connaissent d’importantes attaques de bioagresseurs (on parlait alors de « nuisibles ») faisant chuter la production. Afin de s’en prémunir, les exploitants épandent des produits phytosanitaires comme des insecticides ou des pesticides puissants, surtout en fin de cycle de production. Dès 1987, des chercheurs s’inquiètent de la lutte chimique intensive menée dans les parcelles, d’autant que certains bioagresseurs acquièrent une résistance aux produits (Garrouste, 1998). Il faut alors augmenter les doses ou multiplier les épandages, voire utiliser des produits plus forts. Les polluants se répandent dans le milieu : les effectifs de poissons dans la Mana ou sur la côte baissent, ainsi que ceux d’oiseaux (ibid.). La question de la présence de polluants dans la chaine alimentaire locale et dans le riz se pose discrètement ; les intérêts économiques en jeu neutralisent les inquiétudes.
2. Un retournement inattendu : l’accélération de l’érosion littorale
La Côte de l’Amérique du Sud, au niveau des Guyanes, connaît des dynamiques littorales exceptionnelles, et notamment un phénomène unique au monde par son ampleur : le déplacement de gigantesques bancs de vase, qui s’accumulent localement avant de se déplacer (Gardel, 2021). La puissance de ces dynamiques a lourdement pesé sur le devenir de la riziculture littorale.
2.1. Première étape : le littoral recule
Malgré une production en dent de scie, la riziculture incarne alors la réussite du Plan Vert au moment où tout le reste du projet de 1975 semble avoir échoué. Mais à partir de 2003, un phénomène naturel inattendu met un terme à l’optimisme. Un épais banc de vase installé en mer en face des rizières disparaît progressivement, emporté vers l’ouest par les courants. Les bancs de vase présents le long des côtes de la Guyane proviennent de l’énorme quantité d’alluvions transportées par le fleuve Amazone, dont l’embouchure se situe 1 000 km plus à l’est (Gardel, 2021).
Les alluvions sont composées de sédiments et de matière organique charriés à travers le bassin amazonien, une partie provenant des Andes. Les alizés qui soufflent d’est en ouest et la dérive littorale poussent les alluvions sous forme de panaches turbides visibles sur les images satellites (d’où la couleur marron des eaux côtières de la Guyane). Quand un banc de vase stationne longtemps sur la côte, les palétuviers se développent et forment une mangrove. Celle-ci protège la côte de l’érosion. Mais quand les bancs de vase se déplacent, commence alors une période d’interbanc, très favorable à l’érosion marine (l’érosion déracine les palétuviers) car le littoral est laissé à la merci des vagues, de la marée et des ondes de tempêtes.
Dans le cas de la région de Mana, l’amenuisement du banc de vase devant les rizières à partir de 2003 provoque une érosion telle que le trait de côte recule de 150 mètres par an en moyenne. La mer mord désormais sur le premier cordon de sable du rivage, formant une dune allongée nommée chenier. Il existe une succession de cheniers parallèles au littoral, témoignages de l’évolution du trait de côte, les plus anciens étant recouverts d’arbres comme les palmiers Awara (Astrocaryum vulgare). Le premier chenier constitue une sorte d’ultime rempart des casiers face à la mer. Or, en quelques mois, il est emporté et les canaux de drainage sont envahis d’eau saline. Ainsi le nord-est du réseau hydraulique s’effondre, touchant les casiers 10 à 28. L’eau salée circule par les canaux dans tout le polder et compromet la culture du riz. Des mesures d’urgence sont prises afin de protéger la bordure des casiers : 35 millions d’euros sont dépensés entre 2003 et 2008 pour construire une digue qui ne résistera guère à la force de la houle. Ainsi, la période d’interbanc qui débute est fatale à la riziculture.
Document 10. Les environs de Mana au début des années 2000, juste après l’apogée de la riziculture
Sur cette image satellite, on distingue très clairement les rizières ainsi que les dynamiques littorales de déplacement des bancs de vase sous l’effet de la dérive littorale, contrariées par l’estuaire du Maroni. Au début des années 2000, la rizière est encore protégée par un banc de vase. La clairière défrichée autour de Javouhey est encore modeste par rapport à son étendue actuelle. Source : Géoportail, IGN, 2025.
2.2. Deuxième étape : la dynamique complexe de l’estuaire de la Mana est perturbée par le déplacement des bancs de vase
L’érosion marine de l’interbanc qui débute en 2003 a des conséquences sur l’estuaire de la Mana et augmente les remontées salines dans le fleuve. Dans le cas de la Mana, la dynamique de l’estuaire est complexifiée par la proximité immédiate de l’embouchure du Maroni, fleuve beaucoup plus puissant par son débit et sa capacité de transport d’alluvions. La physionomie de l’estuaire de la Mana change. La pointe de la rive droite de l’estuaire, appelée pointe Isère, connaît un important recul. Ainsi Awala, village de pêcheurs situé à l’embouchure du fleuve dans les années 1970 (document 10), se retrouve-t-il actuellement entouré de terres (document 2), tandis qu’un autre village kali’na situé sur la pointe Isère a été abandonné suite à l'accumulation de sédiments dans les années 1950, puis détruit par l’avancée de la mer (Rostain, 2016, p. 87). En effet, vers l’an 2000, la pointe Isère s’amincit puis se fractionne. La partie la plus occidentale de la pointe se déplace vers l’ouest et finit par se rattacher à la côte ancienne entre Awala et Yalimapo (en rive gauche du fleuve). Elle est actuellement consolidée par l’installation d’une mangrove. En 2006, l'érosion perce une nouvelle embouchure du fleuve Mana, cinq kilomètres en amont de l'estuaire précédent, à l'est de la pointe Isère et non plus à l'ouest (ibid.).
Document 11. L’évolution du trait de côte depuis les années 1950
Désormais, lors des marées hautes, l’eau de mer remonte jusqu’aux prises d’eau qui alimentent les canaux primaires d’irrigation des rizières. La marée provoque un mouvement alternatif de la masse d’eau dans l’estuaire. L’eau salée pénètre pendant le flux vers l’amont et refoule l’eau douce. L’intrusion saline dépend de la pente du fleuve, de son débit et du coefficient de marée. Elle peut se faire sur des kilomètres vers l’amont et se termine par un coin salé, c’est-à-dire une langue d’eau salée se situant sous l’eau douce du fleuve (l’eau salée étant plus dense que l’eau douce). Le coin salé bloque en partie le mouvement des plus gros alluvions fluviaux, modifiant ainsi leur dépôt et par conséquent le chenal lui-même et au-delà, l’embouchure du fleuve. Les rizières à l’ouest de Mana, alimentées par une prise d’eau située à faible distance de l’embouchure (près de 10 kilomètres de l’actuelle), sont les premières touchées par les entrées salines. Mais désormais la marée – et donc avec elle l’eau saline – remonte encore plus en amont, jusqu’à la prise d’eau dédiée aux canaux d’irrigation de la savane Sarcelle, pourtant située à près de 25 kilomètres de l’actuelle embouchure. Les incursions d'eaux salées arrivent donc par la mer et par le fleuve, compromettant définitivement l’exploitation du riz.
2.3. Les dernières tentatives de maintien de la riziculture
Face à ces évolutions, le rendement annuel moyen de la production de riz passe de 3,5 tonnes par hectare et par cycle dans les années 1985-2002 à 1,7 tonne en 2006. Concomitamment, le chiffre d’affaire de la filière baisse. L’excédent brut d’exploitation, qui mesure la ressource tirée de l'activité opérationnelle d'une entreprise se dégrade : il atteint –3 millions d’euros en 2005.
Dans ces circonstances, chaque parcelle n’est plus ensemencée qu’une seule fois par an, à la demande des exploitants qui y voient un moyen d’enrayer la baisse régulière des rendements. En effet, ils comptent sur une période de jachère pour permettre aux sols de se reposer et diminuer les coûts de production grâce à une moindre utilisation de produits phytosanitaires. Malgré les difficultés et la progression de la salinité, les professionnels de la filière restent optimistes et entrevoient encore en 2007 une amélioration de leurs résultats (IEDOM, 2007), au moment même où la Société agricole de Mana arrête son activité. Les riziculteurs qui restent en course comptent beaucoup sur les subventions agricoles nationales ou européennes. Le FEOGA (Fonds européen d’orientation et de garantie) verse à la riziculture guyanaise près de 4 millions d’euros entre 2000 et 2006. Les producteurs estiment que les travaux d’urgence, entamés dès 2003 pour lutter contre les incursions d’eau de mer, pourront préserver les parcelles. Espoir déçu car l’État réalise rapidement l’importance des sommes qu’il va falloir engager et commence à rechigner à verser sa contribution financière.
Le coup de grâce est porté à la riziculture par une nouvelle législation européenne qui se met progressivement en place à la fin des années 2000 et interdit l’utilisation des produits phytosanitaires en provenance du Suriname (CdL, n. d.). Ces produits utilisés contre les insectes et les microchampignons sont désormais jugés dangereux par l’Union européenne. Ainsi, les intrants adaptés au contexte parasitaire local sont remplacés par des produits homologués en Europe mais peu efficaces en zone tropicale. La dernière société rizicole fait faillite et l’exploitation cesse en 2011.
Document 10. Vue sur les anciens casiers de la savane Sarcelle
Des espaces sont particulièrement asséchés, d’autres sont inondés. Cliché : Patrick Blancodini, août 2024.
3. Un cas de résilience économique et social du territoire
Avec l’abandon de la culture du riz, le paysage change à nouveau. Les polders agricoles, rendus à la nature, redeviennent des marais côtiers mais sans retour à leur physionomie originelle. Les canaux et les parcelles sans fonction désormais, demeurent visibles dans le paysage, comme d’autres vestiges de la riziculture.
Document 11. Hangars et engins agricoles abandonnés, vestiges de la riziculture
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Actuellement le long de la D8, il reste encore des engins agricoles à l’abandon, vestiges de la période faste de la riziculture. Clichés : Patrick Blancodini, aout 2024. Entrepôt de matériel agricole à l’abandon et usine de traitement du riz des années 1990-2000. Cliché : Patrick Blancodini, août 2024. |
3.1. Les transformations du milieu
Pendant près de deux décennies, l’activité rizicole a profité à l’économie de la commune de Mana : tant à la création de richesse qu'à la fiscalité, à l’emploi et au dynamisme local. Désormais la riziculture ne fournit plus de revenus. La commune doit donc imaginer de nouvelles orientations économiques. Avec l’aide du Conservatoire du littoral, elle envisage un développement plus durable du territoire en s’appuyant sur la richesse environnementale. La riziculture a été paradoxalement très favorable à l’avifaune malgré l’utilisation des pesticides. En effet, les oiseaux ont profité des casiers pour trouver facilement leur nourriture et pour hiverner sur la côte. Intérêts économiques des agriculteurs et intérêts écologiques pour la faune se sont croisés. Or, l’abandon de la culture remet en cause cet équilibre et entraîne une nouvelle phase de transition du milieu. La partie nord-est des casiers de la savane Sarcelle a totalement disparu dans l’océan. La partie sud-est des casiers (la plus lointaine de la mer et de la Mana) s’assèche. Entre les deux, les casiers sont en partie envahis par une végétation marécageuse haute et dense : le Mocou-Mocou (surtout dans le sud des casiers 26 à 28, source : entretien 2). Le Mocou-Mocou est très présent aussi dans les rizières de l’ouest de Mana. Cette végétation empêche les oiseaux migrateurs, mêmes ceux à long cou ou à long bec comme les limicoles, d’accéder au sol où ils trouvent leurs aliments. Ils ne peuvent plus nicher et désertent la zone.
Document 12. Végétation spontanée dans les anciens casiers rizicoles
Le Mocou-Mocou (Montrichardia arborescens) est une végétation de marais dense et haute qui pousse dans les anciens casiers des rizières du sud-ouest de Mana. Cliché : Patrick Blancodini, août 2024.
Or ce littoral est un point d’étape essentiel sur le parcours de 25 000 km des limicoles, échassiers, canards, aigrettes, rapaces… lors de leur migration en Amérique entre la Patagonie et l’Alaska. Le marais côtier héberge près de 209 espèces d’oiseaux, dont 53 protégées (CdL, 2022). Les comptages récents de l’avifaune montrent une régression de la fréquentation du site, ce qui inquiète les ornithologues et les écologues. C’est pourquoi, en 2018, le Conservatoire du Littoral acquiert une première superficie de 1 500 hectares (casiers 19 à 28) pour reconstituer un milieu favorable à l’avifaune. Il prévoit à terme de racheter les autres casiers afin de maintenir des casiers enherbés et d’en laisser d’autres en eau afin de faire en sorte que la région de Mana redevienne un lieu privilégié pour les oiseaux en Guyane. Pour ce faire, il faut entretenir la circulation de l’eau dans les canaux et drainer les casiers afin d’éviter que le Mocou-Mocou ne se développe. C’est pourquoi le Conservatoire du Littoral veut encourager de nouvelles activités agricoles dans les anciennes parcelles comme l’élevage de buffles et de zébus sur prairie ou l’arboriculture et le maraichage.
3.2. Vers un développement durable
Dans un milieu reconstitué et protégé, l’écotourisme peut se développer. Le GEPOG (Groupe d’études et de protection des oiseaux en Guyane), l’équivalent guyanais de la LPO (Ligue protectrice des oiseaux) souhaite encourager le bird watching ou safari photo destiné à découvrir l’avifaune (entretien 2). Un pôle de tourisme de nature a vocation ainsi à voir le jour dans le nord-ouest de la Guyane en s’appuyant aussi sur la réserve de l’Amana, créée en 1998 et qui comprend la plage des Hattes sur la commune d’Awala-Yalimapo où les tortues luth viennent pondre. Cette plage constitue d’ores et déjà un haut-lieu du tourisme dans le département. Outre l’intérêt ornithologique (les deux oiseaux symboles de la Guyane, l’ibis rouge et le toucan, peuvent s’y rencontrer), on croise aussi d’autres animaux comme les biches des palétuviers, des caïmans, des loutres géantes, des félins tels le jaguarondi… Pour l’instant, les sorties du GEPOG ou celles organisées par les gardes de la réserve de l’Amana sont gratuites et ne génèrent donc pas de revenus profitables à la commune ou à l’emploi local. Dans un futur proche, plusieurs activités sportives payantes pourraient aussi être envisagées comme le canoé, les promenades équestres, le VTT, la découverte du site en ULM (CdL, n. d.). Mais cela doit surtout concerner la savane Sarcelle, hors du périmètre de la réserve de l’Amana qui n’a pas vocation à accueillir des visiteurs mais à protéger la biodiversité.
3.3. S’adapter aux nouvelles conditions
Dans le contexte d’un changement climatique qui s’accélère et parce que celui-ci accentue les phénomènes naturels, le Conservatoire du littoral a lancé le projet Life Adapto qui vise à faire face aux aléas côtiers et à retarder l’érosion et la submersion du littoral en s’appuyant sur les éléments existants comme les cheniers. Sa démarche consiste d’abord à s’appuyer sur les perceptions des habitants afin de choisir les orientations les plus adaptées. Ainsi, en 2021, il conduit une étude sur les représentations de leur milieu par les habitants de Mana. L’enquête réalisée auprès d’une centaine d’individus fait apparaître l’inquiétude des sociétés face au recul du trait de côte. L’étude exprime un attachement sentimental au territoire, à la beauté exceptionnelle du milieu, sa richesse, sa biodiversité. En même temps, les personnes interrogées manifestent le désir de continuer à accéder au littoral pour chasser et pêcher librement, par exemple l’Atipa, ce poison recouvert d’une carapace qui lui donne un air préhistorique. Mais elles disent aussi leur angoisse face aux évolutions futures, leur sentiment d’impuissance face aux phénomènes naturels et la frustration qui en résulte (CdL, 2022).
À l’issue de cette enquête, le Conservatoire du littoral définit ses objectifs. Il rejette les solutions coûteuses et inefficaces de défense acharnée du trait de côte actuel (par enrochement par exemple) et envisage au contraire une gestion souple du milieu. L’établissement public reconnaît d’abord comme inéluctable la poursuite du recul du trait de côte. Les géologues du BRGM envisagent un recul qui doit se poursuivre de 700 mètres d’ici 2030 et de 1 700 mètres d’ici 2050. À long terme, avec le changement climatique et la hausse générale du niveau de la mer, la D8 qui se situe sur un des cheniers les plus anciens (preuve que la mer a été déjà présente à son niveau) devrait être rattrapée par l’océan. Cela implique la submersion totale de la savane Sarcelle. Ainsi, le Conservatoire du Littoral prépare un plan anticipant un recul coordonné de la côte.
Des travaux pour réduire la rapidité de l’érosion sont envisagés : par exemple, la consolidation des cheniers percés de buses lors des aménagements hydrauliques rizicoles. Ce renforcement constitue un élément clé de la résilience du milieu et de sa capacité à se protéger « naturellement » de l’érosion marine, même si les cheniers resteront toujours vulnérables aux tempêtes. L’arrivée d’un nouveau banc de vase issue de l’Amazone en 2016 offre une pause temporaire dans le cycle de l’érosion marine. Depuis cette date, une nouvelle mangrove s’installe et fixe la vase, limitant les effets de la houle. Mais les déplacements des bancs de vase respectent un fonctionnement cyclique d’une périodicité de 10 à 15 ans. Ce banc de vase devrait donc quitter l’avant-plage de la savane Sarcelles dans les années à venir, laissant l’érosion repartir dans un nouveau cycle de retrait de la côte.
Conclusion
Parmi les causes de l’abandon de la culture du riz, la principale réside dans l’érosion du littoral qui a compromis la viabilité des terres cultivées. Le trait de côte de la commune de Mana est en effet un des plus mouvants du monde. Il dépend directement de l’activité alluvionnaire cyclique du fleuve Amazone. Ainsi, après la période des grands aménagements de poldérisation rizicole, vient le temps de la résilience du territoire, qui passe par une redéfinition des priorités d’aménagement au profit d’une protection des équilibres environnementaux, réflexion menée par le Conservatoire du Littoral. Les nouvelles activités plus durables, aux niveaux agricoles ou touristiques, permettront sans doute de mieux « ménager » le territoire. Mais ces nouveaux projets porteurs d’un bilan environnemental plus positif risquent néanmoins de laisser un goût amer en termes économiques, les nouvelles activités ne permettant pas d’égaler la création de valeur ajoutée de la riziculture.
Bibliographie
- Barret Jacques (dir.), Atlas illustré de la Guyane, Publications guyanaises, 2002.
- Conservatoire du Littoral (CdL, n. d.), Polder sarcelle des anciennes rizières de Mana, Guide découverte
- Conservatoire du Littoral (CdL, 2022), Rizières de Mana, novembre 2022.
- Gardel Antoine (2021), « Bancs de vase, mangroves et plages en mouvement le long du littoral de Guyane », Géoconfluences, septembre 2021.
- Garrouste Romain (1998), « Impacts écologiques de la riziculture dans la région de la Basse-Mana et conservation des écosystèmes littoraux », JATBA, Revue d’ethnobiologie, 1998, vol. 40, p. 137–146.
- Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM, 2007), La filière rizicole de Guyane : évolution et perspective.
- Jolivet Marie-José, La politique de développement en Guyane : récurrence et point de rupture, ORSTOM, 1987.
- Mam Lam Fouck Serge (2002), Histoire générale de la Guyane française, Ibis rouge éditions.
- Noucher Matthieu, Polidori Laurent (dir.) Atlas critique de la Guyane, CNRS Éditions, 2020.
- Octobre Jean, « Le plan de développement de la Guyane : grands projets, petites réalisations », Le Monde, 3 août 1977.
- Rostain Stéphen (2016), Amazonie. Un jardin sauvage ou une forêt domestiquée. Essai d’écologie historique. Actes Sud / Errance, 263 p.
- Subra Philippe (2014), Géopolitique de l’aménagement du territoire, Armand Colin, 2014.
- Vié Jean-Émile, « L’échec du Plan vert en Guyane », Le Monde, 1er juillet 1977.
[2] Entretien 1 : avec Monsieur Kalloe de l’ex-Société agricole de Mana, exploitant les rizières au sud-ouest du bourg, 25 octobre 2024.
[3] Entretien 2 : avec Élie Monin du GEPOG, Groupe d’étude et de protection des oiseaux de Guyane, 20 août 2024.
Mots-clés
Retrouvez les mots-clés de cet article dans le glossaire : Conservatoire du littoral | Écotourisme | estuaire | géomorphologie littorale | mangrove | Plan vert | poldérisation.
Patrick BLANCODINI
Professeur agrégé d'histoire et géographie en lycée et en classes préparatoires, lycée Saint-Exupéry et lycée Ampère, Lyon.
Édition et mise en web : Jean-Benoît Bouron
Pour citer cet article :
Patrick Blancodini, « Agriculture et milieux littoraux en Guyane : l’expérience de la riziculture dans la région de Mana », Géoconfluences, mai 2025.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/les-espaces-littoraux-gestion-protection-amenagement/articles-scientifiques/guyane-riziculture-mana